AToi que j’ai connu,
Toi invincible et nuisible,
Toi si loin des temples de sagesse qui irisent aujourd’hui les grandes sphères,
Que je te conte …
Fait de limon de terre, tu parcourais les espaces à grands pas, ne cherchant nulles solutions aux angoisses qui morfondaient ton âme et ton corps, criant par monts et par vaux, les tortures intimes qui te broyaient, délivrant le sourire des trépas aux autres frères qui, las de leurs problèmes, ne t’écoutaient plus, alors pauvre de serments, tu regagnais le vent des prairies aux fins de te fondre à nouveau en des abîmes mystiques qui loin de te rendre la gaieté, t’amenaient par traîtrise aux fosses communes de l’oubli …
Oubli de ton être …
Oubli de ce qui fût …
Fait de nuit, tu voulais vivre sans comprendre …
En prime jeunesse, te voir les yeux grands ouverts, dévorant les
multiples outrages que le monde t’offrait, te voir sourire de loup, te voir prêt à suivre le vent de nuit que tous les êtres depuis des millénaires portent en fardeau sur leurs esprits …
En prime jeunesse, te voir déjà te combattre, combat contre le multiple qui t’habite, contre ce qui doit être et ce que tu veux faire, contre toi-même, contre les forces étranges qui trouvent fanion en les méandres de ton âme …
Te voir succomber …
Succomber aux tentations et te sentir coupable …
Te voir aux premières aubes parler, parler …
Dans ce bar boueux où les néons tachés, distillaient des lumières équivoques entre les fumées de cigarettes et les verres d’alcool, au milieu te voir trôner sur ta personne, malheureux d’angoisse et sans force, suicidaire de flammes et de regrets.
Là tu parlais … tu parlais Etre …
Lettres à l'Amour :
© Patinet Thierri .
ISBN 2-87782-009-2 ISBN 2-87782-109-9