La dictature est à l’œuvre

La dictature est à l’œuvre. 

La dictature est à l’œuvre, insidieuse, attendant un accueil favorable de populations serviles, conditionnées, désespérantes, sevrées d’ignorance.

Qu’il suffise de voir cette pâte humaine se laisse mener comme Pavlov l’avait prédit, hagarde, isolée, respectueuse de tout irrespect, se congratulant, s’ébahissant, larvaire d’un plaisir non dissimulé, les bons points n’étant distribués que lorsqu’elle se couche, souriante, aimable, accueillante et perverse.

La nuit est tombée sur les pays d’Occident, et dans le rayonnement mondial où des forces vives sont avides, ils se prostituent devant les voix de la force, d’où qu’elle vienne, d’où qu’elle soit issue, permettant ainsi à ce creuset de la dictature de s’instaurer avec une facilité déconcertante, tant le chemin qu’elle suit est un chemin de mort, mort de la Liberté, mort de l’Individu, mort des Racines, mort du Savoir, mort de l’Intelligence, faibles rescapés contraints d’affronter les tempêtes du délire, de la folie des mots, de la folie des genres, de la folie tout court qui mène vers cette abstraction sans lendemain qui voudrait voir l’Univers réduit à une pensée unique, un être unique, une force unique, précipices de la condition humaine qui, avilie, se trouve aujourd’hui aux confluents des routes la menant soit vers la disparition soit vers la construction s’il elle se réveille.

Ce réveil sera-t-il ? La liberté est à ce prix ! Cette Liberté dévoyée ce jour où les pouvoirs façonnent dans l’ignorance et par l’ignorance, le profit des lendemains qui chantent pour leur marginalité, dont il ne restera que poussière parmi les siècles à venir. Ils enchantent la putridité, le cannibalisme de la bêtise, l’outrance et l’arrogance,  se perdent dans des sacrilèges, dont leur conscience n’a pas la moindre idée, tant l’inconscience est leur nid d’élection.

Leur culture est primitive, un monde de reptation au nombrilisme assoiffé de serviteurs édulcorés, délaissant aux poubelles de l’histoire réglementée, je ne parle pas de l’Histoire, la splendeur pour ne laisser plus apparaître que la morbidité stérile, ses scories, ses ventouses, ses bubons, ses défécations conjuguées, ses chiures de mouches qui infestent, - inscrire un pet dans l’Univers est aujourd’hui considéré comme une Œuvre d’Art - dérives magistrales permettant de naître le chemin de cette ignorance voluptueuse dont les stances répétées à l’infini permettent à la Dictature de s’instaurer, devenue légitime, dictature sans failles délivrant ce message trivial et bestial, celui de la mort de la Démocratie.

Qui n’est plus qu’un mot, un mot sans saveur, sans devenir, sans fondement, un mot pieux, un mot inscrit qui ne peut plus se dire, car il respecte la Liberté de chaque Individu en son droit de Penser, en son droit de Vivre, en son droit de Prospérer, en son droit d’Être et non pas d’être !

Le monde de l’esclavage, aboli, faut-il le répéter, revient, et ses lampistes, issus de tous les mouvements dont les errances ont provoqué par la famine, l’extermination, le génocide, - ce n’était il n’y a pas si longtemps, les Cambodgiens s’en souviennent eux, et curieusement aucune Loi formulée par ceux qui aujourd’hui se targuent d’écrire l’histoire n’est venue taire cet oubli -, ses lampistes donc mènent le bal de la destruction, en faisant accroire un bonheur insoutenable, que l’ignorance complaît, celui de ne voir en l’être plus qu’un animal docile, sans réflexion, vide de conscience que l’on mènera à n’importe quelle boucherie sans qu’il ose se rebeller, sans qu’il ose seulement se révolter !

La révolte, mais pour cela faut-il encore qu’il puisse défendre un idéal, et se bat-on où se battrait-on pour cette terre abstraite, larvaire, où l’aberration est reine ? Où tout ce qui est racine devient sujet de toutes les repentances, de toutes les formes possibles et imaginables de déstructurations, où la médiocrité est le seul voile permettant de prospérer ? Cette médiocrité qui se pavane sans se lasser, et qui se nourrit de ses propres errances, ignorant la réalité pour ne conserver que la façade de ses illusions, façade qui un jour se heurtera fatalement à l’Intelligence et au bon sens, qu’elle s’empresse de museler dans sa dictature insidieuse afin qu’elle ne prenne le pas sur son pouvoir usurpé qui oublie les lois de la Nature, les lois qui régissent les Civilisations, les lois de la Vie, qui veulent que toute renaissance survienne après l’apogée des décrépitudes.

Pouvoir famélique au regard, n’en déplaise, de la grandeur de l’Histoire, qui ne s’arrête devant les confluents de l’ignorance et traverse les siècles avec autorité, ne conservant en mémoire non la mémoire virtuelle imposée mais la mémoire de la réalité, pour leur rendre honneur que les Êtres prestigieux qui l’ont traversé, Conquérants, Civilisateurs, Artistes, Philosophes, Scientifiques, qui ont permis à l’Humanité de se dégager des contingences de l’ignorance et de ses velléités, de quelque origine qu’ils soient.

Toujours éveilleurs et non endormeurs par ce monde des Êtres de leur temps, allant de l’avant, et hissant leurs Peuples à des apogées qui ne seront jamais atteintes par ces jours de disettes, où la bassesse est le maître mot du devenir, Aigles par ce champ de la Terre que voudraient voir décimer les triviales disharmonies qui avortent ce monde, sans même s’en apercevoir, avortement naturel à l’image de la mort de toute civilisation, annonçant les prémisses d’un renouveau conscient qui, délaissant leurs oripeaux, verra enfin naître l’Être-Humanité et non le non-être qu’elles glorifient, taisant ainsi leur dictature illicite !

© Vincent Thierry