Veille

Veille

 

À la veille d’une guerre entre une coalition ordonnée, décomplexée par la faillite de l’économie qu’elle a provoquée, et l’Iran, on peut se demander où nous en sommes dans notre Pays comme dans cette europe néoconservatrice qui lentement assoit son pouvoir sur quatre cents millions de citoyens qui l’ignorent mais en subissent insidieusement les conséquences.

Là où l’émergence de nouveaux empires se fait entendre, là où le pivot de l’économie n’est plus au cœur des citadelles, qui n’ont pas su suivre le courant de l’Histoire (avec un H majuscule) et qui se rattachent à un Ordre de fer pour initier des bouleversements qui ne disent pas leur nom afin de conserver les apparences de ce pouvoir, là où la prêtrise des lobbies détermine une infatuation sans nombre qui cristallise la faillite de nos sociétés et de cet Empire Occidental qui fût, là où la prédation alliée à la propagande la plus illuminée devient le pain quotidien du citoyen, que pouvons nous construire sinon que sur du sable tant que les rouages institutionnels seront gardiennés par les marchands du temple et leurs valets obséquieux.

La politique aujourd’hui n’existe plus dans nos pays occidentaux, elle est laminée par l’inféodation et ses gabegies, ainsi de cette europe incapable de se construire politiquement qui nous renvoie l’image de son étrange incarnation. Ici, tout était possible, à partir du moment où le respect inconditionnel des Nations était effectif. Cela n’a pas été, et cela ne sera plus possible avant longtemps, jusqu’à la chute amorcée dans cette décennie qui voit les Peuples se détourner de ce qui ne représente à leurs yeux qu’une source d’imposition de plus.

Cette europe n’a aucun destin face à la réalité des Empires qui se dessinent, la Chine, la Russie, le Brésil, notamment. Et si on observe attentivement, on s’aperçoit que cette europe est devenue tributaire de ces trois empires, pour les produits de consommation, pour l’énergie, et enfin pour la nourriture, sa bureaucratie destructrice ayant enrayé pour un certain temps les capacités de production dans tous les secteurs dans tous les pays qu’elle assemble et non rassemble.

Si l’on avait voulu détruire l’idée Européenne, on ne s’y serait pas pris autrement. Au regard de cette désintégration qui participe de la désintégration de pratiquement tous les pays qui sont dans cette association, le devenir apparaît particulièrement obéré. Et il ne suffit de préparer un projet pour la défense Européenne pour 2020 pour accroire un seul instant qu’il pourra être mis en vigueur sans une coordination réellement politique, un projet qui satisfasse l’ensemble des citoyens des Pays concernés, une vision qui ne soit pas celle de l’abandon des souverainetés mais bien au contraire le respect des souverainetés qui par complémentarité se rassemblent et non s’assemblent, pour édifier dans ce monde qui deviendra multipolaire, un vecteur moteur, et non un vecteur qui se disloque par irrespect de sa Culture, de son Capital Humain et technologique, de sa force de défense livrée ce jour en pâture au chômage.

Ce vecteur moteur doit trouver en lui le courage de se libérer des contraintes énergétiques, et pour cela doit cesser de se lover dans l’inconscience primitive d’une écologie politique morbide qui prépare les citoyens à tendre leur gorge vers le couteau économique ou militaire des Empires en marche, et pour ce, se structurer dans une démarche d’indépendance globale par l’intermédiaire de la création de centrales nucléaires de seconde génération.

Ce vecteur moteur doit trouver alliances complémentaires et naturelles, complémentaires avec l’Empire Russe, qui n’est absolument pas mort, naturelles avec les États-Unis et le Canada. Ce n’est qu’à ce prix que l’Occident retrouvera sa plénitude, face à la déshérence dans laquelle il s’accoutume et où il n’a plus que la violence pour s’exprimer afin de survivre.

Le monde est mouvant et en aucun cas statique, et dans ce mouvement chaque pays peut trouver sa place au-delà des arcanes d’un mondialisme réducteur et atrophié qui a prouvé par ses dysfonctions son incapacité totale, ce qui est naturel, on ne détruit pas les Identités sauf à se détruire soi-même, à gouverner.

Et même s’il reste encore des tenants de cette impéritie, face au mouvement de l’Histoire, ils disparaîtront naturellement. Ainsi serait-il temps de se réveiller tant dans nos Pays que dans cette europe avant que de disparaître dans un no mad land où nous servirons de zone tampon entre les Empires, à défaut, de viande de boucherie.

Faire une Europe réelle et politique n’est pas si difficile si on ne la conçoit pas comme une tour de Babel économique.

© Vincent Thierry