De l'Art et de la Beauté.

De l’Art et de la Beauté.

 

Où la parole est donnée l’acte se correspond, mais assiste-t-on réellement à cette opportunité dans le cadre de ces domaines artistiques qui se veulent élus alors qu’ils ne sont bien souvent qu’émulation d’officines de basses œuvres commerciales qui correspondent à la dénaturation profonde de l’effervescence et de ses constellations, à l’appauvrissement de l’Art en général et de ses voûtes sacrales qui ne doivent d’Âges se perdre dans ces remparts mornes où le cœur de la citadelle ne s’atteint ?

Il y a là une perversion et une dénature qui ne peuvent se correspondre dans le cadre de la beauté majeure que représentent l’Art et ses divers rameaux, ses Océans de plénitudes et ses ferments qui ne peuvent être tus sous peine de blesser à jamais la réalité de l’imaginal et de ses cohortes.

Chaque Être Humain est créateur, et ce serait le rendre infiniment petit que de croire un seul instant qu’il ne soit pas capable de prouver par ses actes la déification de ses potentialités, fussent-elles les plus humbles, car l’Art comme en chacun d’entre nous est en lui, l’Art de générer et de signifier, Art malheureusement dans ce siècle devisé dans une élection qui n’a d’élitisme que dans la portée du revenu monétaire qu’il impose, Art fustigé, englouti dans une détresse profonde dont chaque sursaut de notre aire correspond l’impitoyable pauvreté.

Ainsi serait-il temps de réveiller la conscience de l’Être à cette écume vitale que représente la création par des moyens éducatifs appropriés, et non reléguer cet enseignement dans un créneau horaire dissipé, car l’Art est épanouissement de l’individu comme de la Société, il est ce qui affirme le Vivant, l’ordonne et le sublime, il est la caractéristique de l’Ordre dans sa temporalité comme dans sa Spiritualité, il est l’incarnat qui ne se devise, et devant lequel on ne se prosterne, mais bien le vecteur permettant à chaque Être d’affirmer le don de soi, ce don à autrui que chacun porte en soi.

Éveiller la conscience du Vivant à sa propre pérennité commence par cet apprentissage, qui fait partie intégrante de la Vie, et qui dans la mesure de la perception, certes peut faire l’objet d’une contribution naturelle mais en aucun cas d’une affaire commerciale, l’Art n’ayant rien à voir avec ces commerces douteux auxquels on assiste depuis des décennies, livrant au public tant de déshérences que l’on ne peut être qu’apitoyé devant le sort que le temps leur réservera.

Mais l’Art n’est-il pas un reflet du temps qui passe ? Ce temps majestueux qui jamais ne se laisse impressionner par l’inanité et imperturbablement poursuit sa route vers cet horizon que l’Humain accompli ? Et dès lors pouvons-nous dire, malheureusement, notre temps le nous montre, que nous avons perdu le sens de la beauté, cette beauté qui se reflète avec magnificence dans ces monuments que nous visitons, dans ces galeries où nous savons admirer la densité, dans ces écrits où nous savons retrouver un hymne de sagesse et de clarté, du temps passé le temps qui veille, et qui reviendra je n’en doute pas un seul instant, pour balayer les mers oublieuses de la beauté et de ses arcanes.

© Vincent Thierry