Des Œuvres

Des Œuvres

 

Désignation des œuvres aux ramures solaires, l’empreinte du chemin y trace ces rus qui deviendront fleuves avant de naître aux Océans fidèles, et leurs nectars, en abondance, délibèrent des faunes apprivoisés la raison d’un sens ordonné aux sites imparfaits pour multiplier le loisir de créer, semer, initier, dans une féerie aux croyances discernées, là, ici, plus loin et si près que leurs parfums d’abondance sont sèves de nos respires éveillés.

De vastes écumes, sans égarement aux opiacées de souffles entendant la pure incantation des verbes, dans ce frémissement des sens déployés, annonçant aux marches continentales ces grandes fêtes de la nue où l’horizon se perd, où la joie, lisière des nefs sans soucis, mesure la pérenne splendeur du vivant, alors que baigné de lys et d’or ensoleillé se lève, officiant du règne, le talisman des âges, devin des rites de passage, mage éloquence de l’azur de miel inondant de ses clartés diaphanes le signe de ce temps.

Sage hyperbole de rythmes téméraires où s’enfante la devise du Vivant, le dépassement dans la reconnaissance, la maîtrise dans l’accomplissement, la construction dans le savoir, ainsi alors que déliées les algues sycomores s’envolent du granit pour gréer les nefs coralliennes, livres des âmes éclairées, naviguant au-delà des fumerolles désespérées des moires aisances qui se complaisent, afin d’éclairer les sources fières des chemins transcendés qui voguent au-dessus des eaux à la recherche des flots vibrant la pure construction des hymnes.

De ceux qui ne sont de limbes, de ceux qui ne rêvent d’abysses, de ceux tout simplement qui conduisent du néant vers la complexité, cette fête où l’imaginal est vertu, où Raison et Contemplation indissociables cultivent un jardin de claire autorité, nature de ce chant parcourant des cils un regard affirmé que le sommeil des sables n’atteint pas, pour le couronner non seulement à son espérance, mais à son devoir de conquête, devoir et ambition du chant qui ne s’agenouillent, ne se corrompent, ne se plient à la volition de la destruction qui parade, à cette mortelle errance née de la paresse mentale.

Cet abîme sidaïque où se prosterne et s’agglutine toute la vermine de la destruction fétide, indécence frontale en ce cri vivant qui affirme la nuptialité des hymnes, ainsi alors qu’en forge les sillons de la beauté inscrivent dans l’œuvre les évanescences des rythmes pour offrir à la Vie ce serment d’être et de vivre par la Vie, en la Vie et pour la Vie, demeure du sacre qui prédispose, initie, et préambule de toute viduité, se tient debout en chaque lieu.

En chaque temps, au milieu des monuments, des palais, mais aussi au milieu des ruines, debout, impassible, Vajra, veillant sur l’accomplissement de l’Éternité, imperturbable devant les événements, toujours vigilant, en chaque souffle comme par chaque souffle, croissance de l’harmonie, par-delà le vide, les abîmes, les cristallisations oniriques, les congratulations honorifiques, levant vers les cieux ce regard puisatier, le regard de l’Aigle qui toujours accompli par-delà les miasmes des déshérences, par-delà les infertiles randonnées.

Par-delà les écumes des tempêtes violentes, toujours plus loin, à la rencontre de ce lieu mystique où le temps comme l’espace disparaissent pour faire place à la pure énergie qui se développe, s’apprivoise, et dont la concaténation est mesure de l’orientation de l’hymne de la Vie, écrin en son boisseau talismanique voyant zodiacal le miroir de ses ondes réfléchir le sens de toute sacralisation du Vivant en ses complémentaires désinences, œuvre dans l’œuvre advenue, que le cil témoigne dans l’aube en majesté qui se prononce…

© Vincent Thierry