La dictature indestructible?

La dictature indestructible ?

 

L’acceptation, le consentement, la lâcheté, voici les principaux maux de notre société, soumise à une dictature qui se cache sous la dépouille de la démocratie. Devant ce néant qui s’avance sous les voiles du mensonge, il convient de prendre acte, et ne pas se laisser influencer par la reptilienne démesure de ces maux. L’histoire a ceci d’extraordinaire qu’elle est répétitive, elle suit des cycles qui sont la raison même de son existence, et annonce en son principe gaussien, naissance, apogée et chute irréversible des régimes lorsque ces régimes ne prennent pas en compte la réalité de l’équation humaine, qui ne se résume à une dualité pouvoir asservissement, mais à un opérande action consentement, non ce consentement que l’on fait accroire ce jour basé sur l’ignorance, officiant le mensonge comme on manie l’épée, mais le consentement éclairé trouvant ses racines dans la rémanence formelle née de la rencontre des actions individuées, dont la résultante n’est pas addition mais multiplication.

Ici se reconnaît la Démocratie, dans ce concept qui permet de calculer avec exactitude sa vigueur, tableau de bord énergétique permettant de voir si les énergies sont libérées ou enchaînées. Plus le champ des énergies est libéré, plus la démocratie est vivante, novation et innovation, plus le champ des énergies est enchaîné, ne laissant transparaître qu’une voix uniforme, plus son champ est contraint et ne subsiste en son sein plus qu’une rémanence résiduelle lui permettant quoi qu’il en soit de survivre.

Cette rémanence est le levier indestructible de son autorité naturelle renaissant, tel le phénix, invariablement de ses cendres. C’est bien pour cela qu’il convient, en pleine connaissance de cet invariant contre lequel aucune dictature ne peut rien, car dépassant le champ limité de ses exactions, de ne craindre ni l’avenir, ni le devenir, quel que soit le principe de l’autorité gouvernante, en quelque lieu qu’elle se situe.

La génuflexion des jours que nous vivons, née de la reptation inféodée à une vassalité de circonstance disparaîtra d’elle-même, broyée par ses inconséquences. Nous en voyons déjà se prononcer la réalité, par une chute, qui s’accélérera, d’une opinion qui voit se ternir de plus en plus sa viduité, devant l’appariement de l’atrophie qui guide les lendemains à naître. La suffisance n’est pas tout, encore faut-il avoir la capacité de cette suffisance, et lorsque cette capacité est inexistante, classée dans cette modalité qu’est le virtuel, elle ne peut opérer dans le réel.

Voilà bien le lieu et le lien, inéluctables tous deux, car emprunts l’un de l’autre, causalité et dissonance qui rythment ces jours que nous vivons. En conséquence de quoi, il suffit que le fruit tombe de lui-même, gangrené qu’il est par sa propre considération, par sa propre auto satisfaction, par sa propre déraison, devant cette invariance chronologique, ainsi devient-il vital de ne pas s’inféoder à une lutte contre ce semis en voie de disparition, car ce serait bien là lui témoigner une attention imméritée, mais bien au contraire élever l’avenir dans cette direction qui semble obérée, mais qui ne l’est pas en considération de la rémanence évoquée.

Rémanence qu’il convient de faire rayonner, au-delà du débat stérile, de la morgue et de l’orgueil solidaires de cette acclimatation qui semble vouloir perdre l’avenir de notre Peuple. La résistance se manifestera d’elle-même et au-delà de la servilité saura dépasser la convenance de l’appariement pour créer les supports advenant la matérialisation du rejet de la virtualité.

Que chacun perdure en son domaine dans le cadre de la Liberté, et ne durera ce phasme que le temps d’un crépuscule, phasme dis-je, car il n’est porteur d’aucune novation, d’aucune réforme, d’aucune action constructive, sinon celles lui permettant de se rassurer et conditionner, préambule d’une maladie qu’il convient de laisser mûrir, pourrir, afin qu’elle fasse disparaître d’elle-même le venin cristallisé de sa création, la dictature et ses supports.

© Vincent Thierry