Des signes
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- Catégorie : Philosophie
Des signes
Des signes qui s’entrecroisent, vont et viennent, majeurs dans l’océan des passions qui s’égarent, s’évanouissent, puis reviennent en force pour agiter leurs évanescences sans gloire, des signes sans couronnes qui s’autorisent, s’invectivent, s’affrontent, et dans la dérision de leurs conjonctions broyées s’affirment indécences, des signes effeuillés, noctambules des clameurs qui s’épanchent, s’enhardissent et se devisent, aux voies périssables des demeures adventices, des signes aux profondeurs glacées et illuminées qui charrient l’insolence, ce verbe faux dont les aisances s’en viennent des prémisses de décompositions adulées.
Signes en corps, signes en fêtes, où le regard se porte pour en voir l’abstraction, cette demi saison de la décadence qui se prépare à disparaître dans le néant de ses certitudes, dans le développement sidérant de son étreinte mortelle pour l’espèce Humaine, signes en répons des pleurs du Soleil, des larmes amères de la Terre, des nuageuses perceptions des Océans, toutes vagues sans refuge qui dressent sur l’horizon le voile noir de leurs stances samsariques, danses de la nue éprouvée, danses de la vie éreintée, danse aux brumes constellées où se lavent dans un frisson d’or les leviers de la destruction, cadavériques oripeaux des splendeurs consumées, aux diaphanes errances achevant leurs propos dans l’outrecuidance de leur défaillance.
Cette défaillance vitale qui les conduit inexorablement vers la prêtrise de la mort, dans la conjuration qu’ivoire les temples à genoux où grouillent toutes les infections de leur rutilance, des quatre points cardinaux aux quatre éléments dans un indicible acharnement, tempête du mensonge légiféré, colère de l’ignorance infligée, voracité de mondes clos qui tournent de plus en plus vite sur eux-mêmes avant que d’exploser et se dissoudre dans le cœur des lois naturelles qui veillent le destin Humain, signes aussi qui s’entrechoquent dans la clarté diffuse, par les opiacées qui règnent, orées des jours enfantés qui relèvent le défi, tels les Bouddhas de ce Monde, unissant leur destin pour combattre l’hallali, tel Ajurna, Prince du Ciel et de la Terre, en conseil de l’illumination, ordonnant à ses guerriers de traverser le fleuve de la virtualité afin de restituer au réel sa parenté sublime.
Tels les Chevaliers du Temple, en liens sacrés, préservant la Vie par-delà la déshérence, toutes forces bâtisseuses de ce Monde, élevant ses oriflammes afin de gréer par-delà les ruines des civilisations le lendemain du songe, ce lendemain développant dans la forge la flamme vive des diamants foudre qui iront ce vaste monde le préambule du renouveau, hâlant les gréements de la temporalité dissoute par les frénésies périssables, redressant le cœur en sa palpitation divine, orientant avec la précision du sage l’architecture sacrée dont les rêves effeuillés en l’exonde perception des temps livreront sur l’horizon le métabolisme précieux du devenir, hissant les brumes aux agapes des règnes pour les réduire au néant qu’elles n’auraient dû quitter, devant la sapience de l’autorité naturelle jugeant le crime avec célérité, sans l’ombre du doute, devant l’inexcusable, l’intolérable, reléguant aux délétères dérisions les masques emprunts qui commuent le réel en la fourberie du virtuel.
Dans ces îles closes où la folie saura rassasier leur folie, ce crime impie envers l’Humanité, envers la Vie, et dans cette grandeur qui sied à la justice, renvoyant à jamais ce qui fut ourdi involution aux poussières de l’Histoire, réveillant l’aptitude comme la promptitude de ce chemin oublié de la Voie, qui ne s’attend, cette Voie de l’Humain unissant son avenir à la pérenne aventure de la Vie, en sa flamboyance, ses écumes, ses joies et ses sérénités, partant du cœur vers le cœur de toute existence, de l’individuel vers la quantité, en résonance, dans l’ordonnance harmonieuse de la complémentarité inépuisable, dans la volition inexpugnable de ces Humains qui hier encore n’étaient que les esclaves d’un rite dont la matérialité la plus ignoble les confinait au sacrifice le plus primitif, ce sacrifice de servant, ce sacrifice de dupe, ce sacrifice à l’irréalité et ses exploits conjugués par la destruction de toute existence.
Demeure ce jour ignorée, lovée dans sa carapace d’aveugle et de muet, aux sens maîtrisés par la raison du silence, la raison de l’aveuglement, car comment pourrait-il en être autrement, l’habitude de recevoir sans ne jamais donner étant ici vecteur de la plus horrible des prisons lorsque cessent les dons de toutes formes comme de toutes sortes, lorsqu’on doit pour se nourrir travailler et non attendre qu’on vous nourrisse, prison de la prévarication, de la futilité, du sordide, de cette dérive intellectuelle mutant l’organisme à sa déficience, condamné qu’il est de s’accomplir dans le substitut, la désincarnation, le repliement, ce vide circonstancié du matérialisme vorace où l’humain anéanti se réjouit de sa propre prostration, de l’abîme qui le détruit et l’ordonne en sa propre destruction.
Ignoble image que connut la Terre en ses abîmes voyant le non humain ignare se lover dans la désinformation la plus violente, l’ouïe fermée par le masque de cacophonies déversant leurs mots d’ordre, le regard percé par la propagande télévisuelle et cinématographique, le foot ball, l’aporie universelle, nouveaux jeux du cirque Romain, la parole tue par les tueurs nés de la pensée désignant la pensée unique, l’histoire unique, la science unique, la philosophie unique, monstres castrés dont l’atrophie s’imaginait élective de l’aventure humaine lorsqu’ils n’étaient que les mentors de thanatos, leur maître en toute chose.
Ainsi écoute, regard, parole, enchaîné le non-être se dévoilait, ce paria de la nature, cet errant de la Vie, ce déraciné de la Terre, loque qu’il eut fallu devenir, applaudir, encenser et glorifier, mais c’était sans compter avec la Vie, la Vie limpide et sereine qui ne s’embarrasse de cette fioriture, de cet épouvantail sans lendemain pour son avenir, de cette lamentable chose s’extasiant de son impotence qu’elle aurait désiré impotence de toutes formes de vie, Vie en contradiction formelle avec cette dérive, Vie souveraine ne se laissant freiner dans son avance impériale par cette moisissure adventice, cette fabulation héritée dont l’atavisme pernicieux, illégitime, s’autocouronnait, Vie relevant le défi de cette répugnance voulant guider les Races, les Peuples et les Êtres vers leur tombeau, Vie souveraine et magnifiée dépassant ce carcan des illuminations pour restaurer la résurgence du feu de chaque Être Humain, officier sa temporalité et la libérer de ses entraves, non dans un sursaut frénétique, mais dans la raison de l’interaction entre les nécessités, transcendante et immanente.
Délibérant ce seuil inexpugnable où l’Humain franchi pour toujours la frontière le séparant de sa nature matérielle en le menant vers sa nature spirituelle, ainsi, sans équivoque, le voyant debout au milieu du marasme, constructeur pour toujours, officiant la désintégration de la pourriture, l’ensevelissement de la charogne, la nucléarisation de la putréfaction rongeant l’Humanité, ses Races, ses Peuples, ses Ethnies, ses Êtres Humains, afin que s’ouvre leur chemin vers leur accomplissement et non leur destruction, ainsi dans le rayonnement de ce siècle, alors que ce siècle en ses prémisses voulait voir disparaître l’Humain au profit du non Humain, ainsi dans la puissance de ce siècle où l’Humain révélé désigne l’Avenir impérissable, celui de sa réalité qui n’est pas de se vautrer dans la fange mais de s’élever vers l’Éternité et par complémentarité de faire s’élever, l’Humanité en ses Identités vers sa destinée magistrale qui n’est pas celle de rester conditionnée dans ce berceau terrestre mais bien de conquérir l’Espace et sa densité !…
© Vincent Thierry