Des Ages Souverains
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- Catégorie : Philosophie
Des Âges Souverains
Des âges souverains, il fut un temps pour tout cela, un couronnement majeur par les splendeurs de la Terre, et dans ce creuset occidental l’aventure y trouva chant, là aux cycles Celtiques, embruns aux parfums de rêveries conquérantes, alors que les vagues majestueuses éblouissaient l’horizon, vastes prononciations des flux et des reflux des œuvres enfantées, aux voyages d’échanges et de rites, mais aussi de combats et de foi, dans l’abîme comme sur les cimes, constante d’une voie, une tripartition ne se voilant ni ne se désunissant, Mage, Sage, Guerrier, des écrins du royaume, livrant bâtisseurs le souffle au vivant, ce clan, cette force Humaine développant sa désinence dans une expression éternelle, née du sang, née de cette féerie génétique qui distingue, oriente, acclimate, développe et enfin se dresse sur l’horizon pour naviguer leurs complémentaires éléments à transcender.
Là, ici, plus loin, aux rencontres farouches comme aux rencontres décisives, dans les clameurs des combats sous le firmament, cris de guerre enfantée, constellant la mémoire humaine de fresques héroïques, annonçant la victoire, la défaite, toujours la grandeur de l’honneur, l’honneur que l’on mérite, l’honneur qui ne s’achète, l’honneur glorieux de vaincre pour vivre, de vaincre ou mourir, la mort n’étant en ces lieux qu’un passage et non une finalité, ainsi dans l’ombre de l’ombre falsifiée de nos époques ténébreuses livrées à la barbarie du crime, ces instants du sacre de la pointe Occidentale.
Dissipés des aperceptions, délivrant la vision claire d’une ordonnance tribale et claire, statuée dans la légitimité des appartenances, dans la multiplicité ethnique désignant une équation matricielle conjuguée basée outre sur l’honneur, sur le respect mutuel, horizon de pleine destinée délivrant à la paix un regard d’aigle, à la guerre ce même regard, l’Aigle en tant que principe et archétype initiant la raison comme la passion à un équilibre majeur, permettant la naissance du pouvoir sublimé, du pouvoir transcendé, du pouvoir qui n’est domestiqué par aucun élément conjugué, qu’il soit matériel, spirituel, car les intégrant et les restituant à leur juste place.
Ainsi alors que les cieux qui n’avaient rien de sauvage comme l’exprime l’histoire réécrite en nos temps de bestialité, et que des clairs espaces s’embrasaient pour œuvrer dans et par les racines la mesure de fleuves en puissance, livrant alliance par la parole ou bien le fer, toujours en cet équilibre triparti, s’élevant vers les sommets non de la puissance, mais de l’harmonie, temps glorieux des âges lumineux initiant aux surfaces occidentales l’Art ultime qui est celui de gouverner, voyant les âges requérir les âges, et dans l’assemblée souveraine naître les Peuples, fratries de la pérennité, constellations multivoques œuvrant des terres ancestrales les terres sacrales.
Les Nations, fertilisées par le sang, fertilisées par cette force de l’unicité bravant l’intemporalité, les écumes et leurs prouesses barbares, levant l’oriflamme d’un pavois sur toutes surfaces exposées, l’épée au service des Peuples ouvragés, règne en leur multiplicité, leur concordance, leurs expressions héritées dans le creuset de l’inné et non de l’acquis, vaste prononciation du rang élevant l’immortalité des symboles au-delà des apparences, dans la subtilité intime de la perception comme de la préhension spirituelle.
Développant et façonnant l’Art divin, par-delà les drames, par-delà les rites, par-delà les opiacées des vagues migratoires déchues, toutes forces sans intérêt dans la caducité des termes, l’Être debout statuant l’infini, sans regard pour les adorateurs en reptation, nains aux coutumes sans renom, esclaves de leur atrophie et de leur désertification, ainsi dans l’onde que le guerrier contemple, imperturbable, solaire en sa réalité défaisant les signes chtoniens et leurs suppôts, barbares en lices, barbares en sites, toujours repartant vers leurs côtes esclavagistes et enrubannées.
Ainsi dans ce signe qui transparaît le mensonge né de l’atrophie que nous vivons, l’éradique et le condamne à sa simple illusion qu’il n’aurait dû quitter, ainsi dans le brouillard équinoxial qui se veut guide, cette luminosité exaltante frappant à la porte des termitières devenues de ces villes en lesquelles nous rêvons, voyant d’un monde l’étincelant rivage, qui n’est ignoré dans l’autorité du Verbe, qui n’est enseigné car induit de l’éternité, matriciel dessein de l’œuvre maîtresse composée, ce jour voilé par l’incohérence, le parasitisme de cette atrophie humaine se voulant statuaire alors qu’elle ne résonne que du silence de la matière, non la matière spirituelle, mais la matière brute, opium de la déité circonscrite, de la dégénérative alliance avec l’idolâtrie.
Cette dépravation isolant toute détermination, reniant la nature même de l’Humain, sordide grouillement dont l’infection empuantie toutes les forces de la Terre, gargouille immonde se réjouissant de sa monstruosité, que d’autres temps virent immolés, naturellement par les Peuples debout et non sacrifiés sur l’autel du déshonneur, de la lâcheté, de la duplicité triviale, aphone, et sans lendemains, tels ces peuples de nos jours rongés par les vers de la suffisance où sont règnes les loches grasses à souhait de la déréliction, peuples soumis, peuples brisés par les artefacts du mensonge comme du mépris, violés en leurs racines, leurs histoires vidées de leurs substances par les araignes festivités de l’indifférencié, du déraciné, du parasitisme, chiendent de la terre polluant toute beauté par les voies de notre Terre.
Ce jour en voie de calcination, à la ressemblance du tableau né d’un artiste peintre atteint de démence, mélangeant toutes les couleurs pour donner naissance à un tapis imperturbablement marron, illimité en sa dérision, son inculte et sauvage marasme, déclin de l’harmonie advenant le pourrissement de toute chose, un monde sombre, le monde de la décadence, de la barbarie revenue, autrefois retenue aux frontières des étincelants rivages, ce jour rongeant le cœur des villes, le cœur des campagnes, s’arrogeant des droits inouïs sur les autochtones, percevant la dîme de la violence, racket de la sueur des ilotes travaillant pour nourrir et soigner cette marée assoiffée de son sang.
Le sang des Peuples, ce sang attaqué par la base comme par le sommet de ces bubons que sont devenus les pouvoirs, pompes ubuesques s’autocongratulant de l’agonie des Peuples, au profit d’esclaves assistés et consentants, drogués et belliqueux, antinomies de l’ardeur, de l’honneur, de la beauté, de la solidarité, de l’harmonie, tous idéaux bafoués par l’horreur, la léthargie, l’apparence, le déshonneur, la vindicte, l’arrogance, le mensonge, la bestialité, la contrition, l’inénarrable culpabilisation, un monde ventriloque d’opiacés télévisuels, un monde vertigineux d’ondes hertziennes, diarrhées de la vertu ombilicale qui se pavanent sur le ruisseau de l’outrage, de l’abondance sismique de la dénature.
Approuvant jusqu’à l’innommable, la pédophilie, le trafic d’organes, l’avortement programmé, l’euthanasie légiférée, cloaque d’une soumission qui ne mérite aucun regard, aucune compassion, et qui disparaîtra, sous le vent salutaire de la renaissance du vivant, comme disparaîtra son déambulatoire où la nécrose est règne, la nécrose de l’esprit, pitoyable avec ces idées trafiquées et stériles, le darwinisme, le freudisme, le einsteinisme, caricatures de la réalité dont l’insolence est sommet de cette nécrose touchant de plein fouet les êtres humains à la dérive, emportés par cette déification de l’inculte, les écouteurs greffés dans les oreilles pour ne plus entendre, ne plus être, ne plus respirer que sous condition, lever les bras sur admonestation, se coucher au son des cymbales du vampirisme social.
Pauvres êtres n’ayant plus rien d’esthétique sinon que la démesure de leur moi, ce tout petit moi qui se laisse infléchir par n’importe quelle idée errante, et dont profitent tous les prédateurs de souches les ponctionnant avec joie en leur laissant une menue monnaie pour qu’ils ne se révoltent, les reconnaissant si bien dans l’indécence qu’on fabrique pour eux, monument de fragilités qui disparaîtra aussi vite qu’il est venu tant il ne pourra résoudre le problème de leur durée dans l’espace qui n’est pas attente, qui n’est pas génuflexion, mais composante.
Ainsi alors que nos terres se souviennent de la grandeur héroïque d’un Peuple gréé par la volition, l’autorité ordonnée, la splendeur comprise, avant ces siècles d’opportunistes, avant ces éclairs du pitoyable qui se couronne, de cet ordre sablier lui-même redevable d’un ordre construit sur le néant, et qui retournera au néant, car ce serait oublier que notre terre a quatre milliards cinq cents millions d’années, pour croire un seul instant à la pérennité de cette barbarie, épiphénomène à l’échelle de l’univers qui à l’image des étoiles filantes se désintégrera en ses propres contingences, absorbée par le sable qui l’emportera, lorsque les consciences éveillées reviendront aux fondements de leurs civilisations multimillénaires pour à nouveau croître le rameau vert de la Vie par toutes faces de cette terre dans l’honneur des empires qui viendront, faisant oublier à jamais la torpeur et l’indolence d’un règne malsain…
© Vincent Thierry