Flamboyance
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- Catégorie : Poésie
Flamboyance
Insigne de vaste flamboyance par l’écume, dans la raison du verbe et la semence des règnes, dans l’autorité naturelle du firmament qui tresse l’horizon, éclair des songes de citadelles écloses, ici, là, de portuaire éloquence, annonçant le signe du destin, de la Voie couronnée, nuptiale et festive, hâlant des équipages ouvragés, voyageurs de mondes égarés, rupture des œuvres aux antiennes chamarrées, frontons des passementeries hivernales qui s’estompent sous leur feu solaire.
Danse diaphane aux ascensions fulgurantes, alimentant des machineries d’ivoire, complexes et harmonieuses, développant en spirales les caducées d’un hymne, accompagné du labour des lourds tambours de bronze où officient la prêtrise et la Sagesse conjuguées d’un essor, celui de l’Agir, là où les fêtes s’oublient, là où les voix se taisent, là où la Vie se délite pour s’accoupler au mortel linceul, plus loin encore, là où les villes s’asphyxient de rêves opiomanes, là où les forteresses disparaissent sous les cendres de miroirs écartelés.
Là où le silence devient moteur de toute déraison, toutes voies sans talisman, égarées n’attendant plus que les limbes pour se dissoudre dans l’informe, déjà revitalisées par la puissance des Esprits, non ceux des naufrageurs en contrition, mais des sculpteurs du réel qui officient l’avenir, marchant sans hâte, devisant des architectonies les routes à répandre afin d’œuvrer non pas la restauration mais la novation, cette novation délivrant devoirs et droits.
Acclimatant espérance et pouvoir, alimentant l’inaltérable sentiment de la pure harmonie, pavois du Temple en assise sur ses racines indestructibles, voyant de l’aube s’épanouir le Renouveau, dans une haleine fraîche et vivifiante, tout un Peuple en sommeil se relevant de sa reptation pour d’une joie souveraine éclairer dans l’action ce devenir jusque-là obstrué par le voile de l’illusion, cette illusion qui hier encore, parade, se déployait sur la création afin d’anémier sa densité, cette illusion manipulée par des maîtres à danser, fous d’un pouvoir ténébreux.
Officiant la course de l’humain vers le gouffre avide de la mortification, cette illusion devenue coassant et à l’image du volatile, enfin terrassé par l’Aigle souverain, retournant à son nid de poussière pour rejoindre le caravansérail des outrages, des perversions, des convulsions, des cohortes dédiées à son désir, toutes forces liées à un parjure, celui de nier l’avenir de l’humain, ce jour délivré du carcan fauve de cette dérision, levant son regard vers l’Éternité, afin de construire son avenir immémorial, de conquérant et non de reptile !
© Vincent Thierry