Enchantement

Enchantement

 

Enchantement, des formes adulées, renouvelées, messagères de règnes en parcours, cristallins semis des ornementations fractales devisées, enseignes de vaste renom aux pléiades qui voguent sans artifice le secret des vagues antiques, respires sacrés, élevant des tombeaux les florilèges d’un sacre, les serments passés, les ardeurs vécues, toutes ces faces du vivant qui furent et nous interpellent afin de nous conjoindre loin de l’errance et ses déserts, loin des abîmes et leurs folles chevauchées, loin du stérile et ses agrumes sans volonté.

Tandis qu’aux préaux de l’horizon se présentent de multiples chemins, les uns en silence opiacé, les autres en parcours enchevêtré, et d’autres encore monotones d’une illusion, et encore d’autres, multipliés, les uns égarés, les autres rayonnants, les uns sans mystères, les autres symboliques, liens en voûte de parchemins diaphanes, enseignant des chants sans oubli, des Peuples majestueux qui furent nos pentes et parfois, bien plus souvent nos cimes, tant la frénésie du jour nous démontre l’inanité d’une victoire sur le surfait, l’apparaître, sa forme sans lendemains en nos racines profondes faites de courage, de ténacité, invariants qui furent et qui dans la nuit elle-même explosèrent de couleurs motrices alimentant la fierté de chacun.

Cette fierté interrompue, qui reviendra dans l’Éveil qui ne s’attend, présente en affluents de ces chemins sans dissipation se témoignant comme autant de voies adventices en la Voie et sa plénitude, combattant les lagunes abyssales où se perd tout un pan du vivant, atrophié, misérablement attaché à la servitude d’une nanification sans lendemain, celle de l’accroire, du on-dit, du non-lieu, de la désespérance de la lâcheté, de l’accomplissement de la dévotion, de la rythmique boulimique de la satisfaction, arènes du règne où sonne le tocsin de la frivolité, de l’apparat, du vide le plus ténue obérant les sens, ce vide sortilège s’initiant de pure décadence dont les spectres pitoyables s’agenouillent dans la boue putride de la misère qu’ils ont créée, afin d’essorer les moignons qui restent de leur écume vitale pour parfaire à leur répugnance.

Forfaiture sévère qui dans l’antre de ce creuset se félicite, s’entoure, s’affectionne, se congratule, s’innocente, se concerte, et s’embrasse, forfaiture sacrilège qui disparaîtra comme elle est venue lorsque le vent de la Vie, lassé de l’illusion, fatigué du mensonge, de la démesure, dans un flot magnifique perdra à jamais ces poussières grâce au semis des étoiles glorieuses, ces Nations relevant le défi de renaître sur les cendres de la pourriture qui les immolait, gangrène oubliée, moisissure spectrale retournant à la lie qu’elle n’aurait jamais dû quitter, ce gouffre de l’incommensurable balbutiement dont l’insolence fut règne, ces jours destitué pour laisser place à la réalité et non à la virtualité, ce champ floral de la Vie, mantisse de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, fondant l’unité symbiotique de ce monde, et non sa déshérence !

© Vincent Thierry