Règnes

Règnes

 

Règnes qui passent et ne reviennent, règne en corps des félicités adventices, règne de l’esprit qui s’aventure aux marches de la pensée victorieuse, règne de l’Âme, transcendant la vertu pour en signifier le parcours, règne de l’unité retrouvée qui développe ses cristallisations dans l’harmonie conquise, voici la Voie en ses principes par leurs chemins, candeur adulée sans préau votif alimentant le chant, l’hymne espéré, et son chœur dans la magnificence jaillit une émotion sans troubles, au-delà de la suffisance du sentiment ineffable d’une appartenance éclose, par l’Absolu indéfinissable.

Splendeur du site qui ne se conjoint mais s’appartient, demeure qui par-delà les expressions des temps comme des espaces expose toute félicité, enseignant la volition, couronnant le dépassement, naturant de toute construction l’apaisement, au-delà des samsariques errances des dysfonctions tonales, de ces architectonies brisées qui hurlent par les temps comme les espaces leurs involutions, leurs incapacités à vivre, leurs naufrages cycliques, toutes faces sans lendemain, écheveaux de rives sans écrins monopolisant toutes énergies dépendantes, perdues à jamais pour la construction, perdues telles ces houles inachevées se brisant sur les récifs

Ici les récifs de l’incongruité, de la banalité, de ce crime contre l’intelligence qui sévit, humiliant la beauté pour ne laisser transparaître que la boue servile, l’apparat trompeur, la morbidité et ses instincts, éclairs de la dévitalisation des chants annonçant leur déperdition puis leur disparition, l’écrin temporel ne pouvant gréer ce phasme qui s’idolâtre, ce jour se voulant maître aux racines de cette nef portant la Vie, demain disparue au long cours de la contraction dimensionnelle qu’elle provoque.

Ainsi, alors que semblent immuables les structures et les organisations qui s’interpellent, qui, bâties sur le sable de la pensée subsisteront ou disparaîtront, au même titre que l’impuissance dévoyée qui guide vers le néant la Vie en ses ramifications, par ce lieu et par ce temps, ainsi alors que l’Aigle impassible s’envole vers les cimes pour mieux scruter cette aire et en cristalliser la vertu afin qu’elle destitue l’immondice qui la couvre…

© Vincent Thierry