Voyage en semis
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- Catégorie : Poésie
Voyage en semis
Et l'ambre en semis des hymnes sous le vent, irons-nous, portuaires des élans sauvages aux houles guerrières, misaines appontées aux vagues fières de l'Histoire, là, ici, plus loin, dans les sites azuréens, désignant des songes et des rêves les rubis incarnés aux flancs des cargaisons des règnes, épousant les sorts pour en affaiblir les rangs, et dans la pluie diaphane, aux combats menés qu'ivoire les passementeries des mondes, dresserons-nous d'opales les mystères couronnés aux mystiques allégeances, fruits de l'ode barbare dont nous délivrerons les terres dévoyées, par les rimes des clameurs de nos chants glissant de nefs en nefs l'esprit du levant, ses adresses perceptibles, et par-dessus tout, son ambitieuse affirmation vivante, par-delà l'atrophie et ses vestiges.
Ainsi dans les couleurs diaprées des vagues enfantées qui vont et viennent les illuminations natives, alors qu'aux coursives les marins naissent l'écume éblouie, et que dans les cales en ressac se tiennent le riz, les épices, et les étoffes chamarrées, du lys tisserand les livres en caducées qui viendront la parole zodiacale, là-bas, aux sites nuptiaux embellis par les îles de serments, ceux qui dansent sous la nue, dans l'ivresse fertile des romarins, aux matins frais des palissandres des prairies, sous l’'incitation incantatoire apurant les hymnes de l'orient, dont s'émerveillent les stances occidentales.
Lorsqu'en majesté se tiennent les firmaments, alcôves dissipées des antiennes nous contant les illusions festives, les agapes du chagrin, les douleurs redondantes, ces faméliques persévérances des âges sous la brume, lisières vers l'infini qu'épanouissent les cils sans regrets, hâlant d'une épopée fertile les lendemains à naître, les corolles fantastiques des granits diluviens, les féeries prestigieuses des neiges antiques, développant leurs rubans immaculés sur les cimes éternelles.
Aux voix en répons des ornementations des forêts humides et chaudes où s'assoupit la sève, les aubes nouvelles à voir aux patchworks ourlés de frais cocons fauves et altiers, dispersés et conquérants de vastes rives toujours renouvelées, puisatières des flots souverains de l'Océan venant baigner les terres et les mers de leur fabuleux destin, tandis qu'un mystère vient, éperdu de noctambule déshérence, là-bas aux parvis des cités, au nombre incalculable qui ne sait plus où se situe l'horizon, la splendeur solaire, humaine inconscience se pliant aux gravitations ordonnées et non à la splendeur naturelle des Univers, qu'il convient toujours et pour toujours éveiller...
© Vincent Thierry