À profusion...

À profusion...

 

Des hymnes à profusion, joies de l'heure souveraine, ici s'en viennent de lumineuses perceptions, des odes qui ne tarissent et des élans portant vers la lumière le secret des cœurs énamoures, ne vois-tu leurs vols en camaïeu ? Leurs écharpes de soleil ? Dans la vêture du printemps, l'allégresse de leurs corps déliés, de leurs esprits apaisés, de leurs âmes éveillées, de leur unité glorifiée, ne vois-tu, sans absence le préau des vagues les fécondant au liseré de houles des frontières de la terre sereine ?

Une pluie d'arc-en-ciel en navigue la mélodie des mots, de nefs ardentes et propices initie, Ô calme latitude, d’ivoirine présence le partage de temples à midi, aux alcôves sans détresse dressant leurs fanions sur l'horizon, où le ciel bleui, où l'Amour, fontaine de jouvence limpide, inscrit aux frontons de temples à minuit, ses rives escarpées et apprivoisées, aux danses saturnales, d’hymnes sous le vent, antiennes des cœurs au mystère des corps dont les épanchements de la nacre cisèlent les lendemains à naître, ne vois-tu leurs symphonies ?

De hautes vagues au doux frisson, de vierge paradis aux fertiles fenaisons de blés mûrs et blonds de cités antiques, libérant la festive beauté du lys immaculé, là, ici, plus loin, dans la fugace opacité d'un chant, dans la délétère perception d'un monde, dans cette nef magnifiée contant l'humaine appartenance, à la splendeur sans équivoque de la nature épanouie, Ô faste, Ô grâce, d’un enchantement, ne le vois-tu ?

Aux étincelles flamboyantes de couleurs d'eaux vives parsemant les chemins, au souffle du vent prenant mesure d'équipage, dans le diapason des pluies divines aux cristallisations grées, dans l'aréopage de terres lisses et érigées aux semences olympiennes, dans la forge de volcans aux feux vivants un incarnat, où de mélodieuses harmonies s'en viennent à tire d'aile pour conter l'avenir de jours heureux, de nuits fécondes, de joies sereines, au simple gestuel animé par la pérenne Vie souveraine, prononçant son règne, celui qui est, celui qui viendra, celui toujours qui ne s'absente, dans la sinusoïde parfaite de la Voie du firmament, d'ici et là-bas, dont tout un chacun exprime dans la contemplation mystique l'action intrépide, ce sacre de l'essor nous tenant lieu, les uns les autres.

Alors que se dressent sur l'horizon les voies en nombre de voix accomplies et divines dont la polyphonie extatique se révèle, miroir de jeux célestes, miroir d’ondes sous le vent naviguant au-dessus des eaux, éclairant toute destinée allant vers ce Temple clair dont les quatre-vingt-dix-neuf portes enseignent la beauté et ses mystères, dont les parvis de solfèges arbitrent les notes claires comme les notes graves, chassant la mélancolie, l'opprobre et la colère, pour ne témoigner au parchemin que de l'ardeur, de la volonté, de la grandeur, toutes voies enseignées.

Perpétuant, renouvelant, le fruit puisatier de la Vie souveraine, sans halte, sans hâte, dans ces floralies adventices des heures bienheureuses, transmutant du règne la nef du séjour d'un écrin vierge de temps où l'espace offre ses floraisons,

Oh, je sais, ici, je t'attendrai aux bancs des mousses bleuies, dans l'ascèse profonde qui sied au guerrier de la Vie, rempart de multiples colonnades dont les boucliers seront des soleils victorieux, tandis que les armées de la Vie, dans le songe d'une paix azurée tiendront conseil, là, ici, plus loin, mais il n'est venu ce dôme d'un autre chant, dès lors, ici encore, ta main dans la mienne te guiderais-je aux fruits sauvages de la joie, dans ces flancs de la nature exondant nos promesses, nos rires, où nos sourires s'en viennent dans le silence de nos mots, une fertile demeure d’oasis précieuses dont nous seront longtemps fidélité précieuse, ouvrageant la féerie des hymnes aux fortunes de la Voie, ainsi, aux danses des étoiles, dans la thaumaturgie des règnes et dans la félicité des sèves, ainsi et pour toujours dans le firmament de l'Absolu frappant nos écrins d'une incandescence majestueuse, et pour l'éternité et dans l'éternité, te dis-je...

© Vincent Thierry