Sur l’horizon

Sur l’horizon

 

Des rimes antiques aux détroits escarpés où s'enfantent les oliviers, les saisons venaient ces parfums azurés, et les cils ouverts en répondaient l'anachronique beauté, il y avait là, sans mystères des vagues, des féeries d'opales légères, des ramures vaporeuses aux senteurs exaltées, et des stances d'ébènes parfumées de soleil, agapes de nautiques délivrances que le secret écrin des vagues dessinait.

Comme une frise surannée d'eaux vives armoriées, dessein des âmes ivres s'ouvrant sur les nidifications étoilées pour porter nouvelle de moisson, tandis que sur l'océan natif couvaient des floraisons de barques adventices aux couleurs diaphanes et adulées, au chant inscrit dans la moiteur gracieuse de l'air, enrubanné de papillotes granulées s'épandant sur les terres comme une pluie de vive arborescence.

Du verbe les enfantements, visitant d'écumes blondes les promesses d'un hymne éclairé, toujours se délivrant des menaces orageuses, des éclairs contemplatifs, de la motivation de la foudre, de ces transes des jours fulgurant le renouveau des houles aux passions guerrières, que regardent, impassibles, les Circaètes, volition d'un ordre différent de celui des enfers, hissant aux mâtures des tempêtes le secret espoir de traversées fertiles.

Protecteurs de cargaisons de vie allant de rivages en rivages porter nouvelles d’alizés côtoyés et d'autres encore aux racines embellies, alors que novice se lève dans l'arôme du matin, en sa fraîcheur bienvenue, la solaire éternité de nos âges, voyant lentement se prononcer les labeurs des équipages sur le pont guidant sous le vent les nefs fières, caracolant le vertige des eaux lustrales et abyssales, mers ou océans.

Toujours de native condition pour délibérer les routes exquises ou bien décimées, d'espérances ou de chagrins, de volonté et de courage armoriés, cimes humaines éludées du commun, en plainte sans entente, toujours circonscrit dans le souci de la vie, que la Vie n'oublie, la Vie présente, passée, à venir, en son manteau d'étoiles, concaténée, afin d'offrir la pure densité de son chant au calice de l'Éternité, iridescente et nuptiale, délaissant ses vestiges pour s'ouvrir au firmament, perçu des vigies au jour radieux, aux nuits constellées.

Mémoire des âges en leurs répons dont les Temples souverains, luxueux de clameurs, de prières et de songes, vont puisatiers les nectars d’histoires ataviques du berceau d'une illumination sacrale, tandis que midi sonne et que la chaleur dévoile les fumerolles de l'éther, sous le vent léger portant à toute réflexion, à tout rêve comme à toute imagination, qu'il nous suffit d'entendre pour en percer les secrets, d'éprendre pour en suivre les perfections, de contempler pour en circonscrire les effets, ainsi alors que le Circaète déploie ses ailes et s'élance vers l'horizon…

© Vincent Thierry