Insistance du verbe

Insistance du verbe

 

Insistance du verbe, des écrins en fêtes sous le vent, tu vas ce chemin blond de rives anachorètes, ramures de cils imperturbables où s’en viennent comme des promesses, ces confidences électives. Tu me parles d’un séjour, là-bas, en cette orée du miel de la vie, ces grands embrasements silencieux qui vont de siècles en siècles épouser la nature féconde des âmes immortelles, levant d’étoiles et d’oriflammes.

Et nos cœurs en semis, composition de vagues amazones se perdent en cette embellie qui sacre nos corps unis, là, plus loin, dans ce secret épanouissement qui frappe nos esprits d’une joie commune que rien ne peut défaire, car déjà dans le temps comme dans l’espace, développant leurs racines pour retrouver l’inaltérable déité.

Flamboiement sans devise, sinon celle de l’argument, nous invite parade nuptiale, et nos yeux clairs s’y émerveillent, dans la prouesse de l’inéluctable devenir qui frappe à la porte de nos consciences, dans la suavité des heures qui se confondent, s’opacifient, et dans lesquelles se prononce pour les uns la douleur, pour les autres le bonheur

Ivoire de la perception qui enchante, toujours frissonne cette réalité dont la densité n’est plus qu’exquise moisson des chants, celle dont nous œuvrons l’immortelle randonnée, où l’imperfection s’immole, où la beauté exulte, terrassant l’insolence, le paraître, la nature superficielle qui est le propre des êtres vides, sans demeures, sans espoirs, sans cette voie qui anime et s’anime dans le mystère, cette lumière qui parfois réveille l’éternité. L’éternité qui s’engage, l’éternité qui témoigne, l’éternité qui fidélise.

© Vincent Thierry