Crise, Class action, Droit

Crise, Class action, Droit

 

Le cancer de l’économie se nomme la spéculation. Cette spéculation s’affuble du parasitisme le plus répugnant qui soit, sonne le glas de ce que certains ont pu appeler l’économie libérale. Qu’entend-on réellement par économie libérale ? La fluidité des marchés ? La fluidité des flux financiers ? La loi de l’offre et de la demande autorégulée ? Non, vous n’y êtes pas !

On entend par ce phasme les outrances de tout ce que peut et veut un pouvoir lorsqu’il n’est confronté à aucun contre-pouvoir, la culture de l’asservissement d’autrui à son seul profit, la réduction de la valeur du travail à sa plus simple expression qui est celle du dénuement parfait, la capacité d’épanouir la rapacité la plus machiavélique pour se glorifier dans un univers établi pour soi où les autres ne sont rien, la cristallisation du factice au détriment du réel, accentuant ainsi toute désintégration des identités, enfin la main mise sur les "pouvoirs" politiques afin que leurs pantins suivent les directives de l’asservissement total de l’humain de la naissance à la mort programmée !

Et lorsque les tenants de cette économie qui se rengorgent de leurs "valeurs", qui se considèrent comme "l’élite", joueurs invétérés de la vie d’autrui se font des bosses sur les marchés qu’ils inventent de toutes pièces pour tondre les moutons de panurge conditionnés par leur esclavage qu’ils acclament, vite, ils se réfugient dans les bras des États qu’ils asservissent pour guérir les saignements de leurs petits genoux ! Ne cherchez ici de courage et d’honneur, la lâcheté qu’ils inculquent est leur faire-valoir ! Croyez-vous un seul instant qu’ils renfloueraient leur jouet avec leurs deniers personnels ?

Que non, bien entendu, les vaches à lait sont là, tous ces humains qui ce jour deviennent expression de la léthargie dont l’ambiance est formalisée par des médias et une presse aux ordres, tous ces humains dont, vous verrez, on dira bientôt, qu’ils sont responsables de la crise que nous traversons actuellement, alors que cette crise est le fait de spéculateurs sans foi ni loi, qui méritent, comme cela se dit aux États-Unis, la corde, et rien d’autre, spéculateurs ayant ruiné les petits épargnants, mettant à la rue des milliers de familles, privant d’emploi des millions de gens, spéculateurs qui se cachent dans ces organismes financiers qu’aujourd’hui les États doivent renflouer !

Et lorsque je dis les États, je dis bien les Peuples et non leurs gouvernants qui sans même demander avis à leurs Parlements engagent des sommes qu’ils n’ont pas pour panser les plaies de cette hérésie qui plastronne ! Nous sommes bien là en phase finale de ce système, cette gangrène a atteint son point de non-retour, et elle emportera tout sur son passage si nous ne prenons pas conscience du pouvoir de réaction que nous devons utiliser afin de faire cesser cette dérive magistrale.

En tout premier lieu l’application du Droit, par la mise en œuvre de class action permettant de juger pour abus de biens sociaux, les responsables de cette gabegie sans nom qui s’imaginent au-dessus des Lois ! Les milliards que nos États investissent pour stabiliser les institutions financières doivent être récupérés auprès des responsables de cet état de fait ! Le Droit est avec les citoyens, il convient que les citoyens fassent appliquer le Droit ! Ne nous leurrons pas quant à la capacité de réaction de la majorité des moutons composants notre société mais il suffit d’une seule action pour que tout un fleuve submerge cette gigantesque arnaque à laquelle nous assistons et oblige les politiques non inféodés à créer des Lois satisfaisantes permettant de réguler l’économie, la marche des capitaux par sur taxation des produits spéculatifs.

Ce n’est qu’à ce prix que le système économique, détourné actuellement par un parasitisme outrancier, retrouvera son équilibre. Class action avec dépôt de plainte contre X contre les tenants et les aboutissants des institutions financières et notamment de ces banques centrales qui ne font et n’ont jamais rien fait pour enrayer cette anarchie des flux financiers ! La responsabilité de ces tenants et aboutissants est largement partagée, et de leurs deniers personnels doivent-ils aujourd’hui répondre de cette gabegie sans nom, car sans foi, ni loi, gabegie de vautours assoiffés de puissance qu’il conviendra de juger légitimement, afin qu’ils remboursent à chaque contribuable, les sommes que les États vassalisés devront verser pour aplanir leur nuisible dessein !

Nous ne sommes plus dans le virtuel. Le réel frappe de plein fouet, et il faudra autre chose que les phrases typées de ces tenanciers financiers qui s’imaginent gouverner le réel alors qu’ils ne gouvernent que le virtuel pour rassurer les Peuples. Quelle confiance accorder à ces personnages sans profondeur lorsqu’ils vous disent de garder notre "confiance" dans leur personne alors qu’ils sont moteurs de cette chienlit qui aujourd’hui pourrit l’économie ? Aucune bien entendu. Le glas vient de sonner pour les fourriers de la déliquescence, et ce ne seront pas les Peuples qui paieront pour les maintenir en leur pouvoir sur le virtuel.

On ne peut continuer à accepter cette dérision qui consiste à se taire, il convient d’agir dans la sérénité, refuser de payer pour l’ignominie d’autrui et à défaut entamer toute procédure judiciaire à leur encontre pour que soient restituées les sommes indûment payés par les particuliers pour couvrir l’ignominie, par-delà faire élire des hommes et des femmes qui inscriront des Lois déterminantes pour réguler les flux financiers et éviter leur corruption par un parasitisme de circonstance !

Ce n’est qu’à ce prix que l’on se sortira de cette impasse et non en continuant à alimenter le fléau financier à coups de milliards qui devraient être remis, et là je pense aux États-Unis, non pas aux organismes financiers mais à leurs victimes ! Ne rêvons pas trop, la pourriture est tenace, mais ne ferait-on que dix pour cent de ce qui vient d’être dit, ce serait déjà une belle victoire sur l’atrophie qui veut diriger le monde en le conduisant à sa ruine !

© Vincent Thierry