Hymnes de la portée des règnes
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- Catégorie : Au fil du temps
Hymnes de la portée des règnes
Hymnes de la portée des règnes dans la démesure de la souffrance de ces jours, du vol libre de l’oiseau l’enchaînement des cils aux ramures épervières des faunes à midi, source ébruitée des matins calmes annonçant la colère des algues, des âges et des âmes, dans ce miroir brisé de la solitude qui s’exploite, des armes le vent du ciel de brume où s’en viennent, dans des hurlements stridents, ces nacres de la mort larguant de leurs flancs d’acier la mémoire des vies, ivres de feux, de destructions.
Portant oriflamme de la terreur par toutes villes désorientées, terrible arcane du sillon, voyant des heures passantes la destinée confluer, fœtale vers les terres arides d’une pensée fluviale, portique de notre siècle scellé par le désespoir, grande marche en avant vers le vide, de limbes paradisiaques, de nectars d’arachnides, empressement du surfait du paraître qui s’égosille dans l’attente d’un miracle qui ne vient pas, tant la stérilité s’avoue le marbre de nos citadelles déchues.
Qu’un soleil inonde de ses pluies ornementales, dérivant de l’obsidienne, drapées des vêtures diaphanes éthérées où le regard compose, sans drame, sans déchaînement, dans un calme azuréen, les prémisses d’un renouveau, là, ici, par delà le clair obscur des sentiments, des anathèmes, et des gravures infertiles, tous ces miasmes de l’aurore que le vent souverain chasse d’un souffle impétueux, laissant place sur l’horizon au vol gracieux des Aigles puissants.
Navigateurs de haut vol, percipiants de la mémoire intime des mondes, voyants des écumes de l’univers, libres et forts de la puissance des courants déversant au secret de leurs reins la prescience de l’airain, du granit et du jade, de l’aube espérée, dans la conviction innée qui ne s’amenuise devant les acquis, mais vogue, imperturbablement vers ce but suranné de la Paix propice, civilisatrice, harmonieuse, dessein des algues sous la nue que le mystère témoigne, nef de cette cathédrale de l’espace qui, sans rupture, ouvre le chemin du Vivant à sa destinée souveraine qui n’est pas celle de la destruction, mais de la construction.
Pour la Vie, en la Vie et par la Vie, infinie densité des mondes, situant par-delà les origines et les croyances le pur horizon de toute détermination viable de la Vie en ce lieu, en ce champ Humain initiant sa floraison, vague après vague, dans un apprentissage douloureux, maïeutique éclairée délivrant aux promontoires du destin l’essaim assuré du devenir en déploiement, rameau vert non seulement né de l’espérance mais de la volonté de toutes et de tous d’y accéder, prémisse de l’Universalité !
© Vincent Thierry