La Passion du Christ
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La Passion du Christ
La Passion du Christ est un film remarquable, quels que soient les atermoiements des uns ou des autres, remarquable pas sa densité et son expression. Qu’on ne se leurre, la souffrance du Christ est représentée ici telle qu’elle a dû être. Et pour celles et ceux qui n’y verraient qu’expression chorégraphique, qu’ils relisent l’Enéide de Virgile pour se rendre compte de la violence sans limite qui était non la représentation mais la réalité de ces périodes temporelles où l’Humain comptait beaucoup moins que le Pouvoir.
Cette souffrance est la marque de millions d’êtres à travers le monde, et au-delà de cette souffrance, dans le strict abandon de la dépendance temporelle elle marque par son sujet, le Christ, le potentiel de l’expression Humaine dans sa réalisation la plus extraordinaire, le Pardon, pardon pour les êtres asservis à leurs pouvoirs temporels, pardon pour les êtres asservis à des autorités qui les dépassent dans l’inhumanité, pardon pour les êtres, tous les êtres, quels qu’ils soient.
Leçon de ténèbres ouvrant sur la lumière de la compassion et de la miséricorde, leçon tragique démontrée par chaque face du film de Gibson, sans allusions, sans perfidies, dans ce désintérêt confluant aux racines du don suprême qu’a vécu le Christ.
L’horreur est là, la cruauté est là, la barbarie issue des pouvoirs est là, chaque état de la disgrâce est à sa place et leurs tonalités évertuent la destruction du Vivant, car l’enjeu est ici et non ailleurs, quel que soit le modèle historique que l’on propose, l’enjeu est formel, né d’un simple constat : la reptation ou bien la mort, et sinon la Vie dans l’accomplissement afin de taire à jamais les dissonances cruelles des pouvoirs tant politiques que religieux.
Personne ne sort indemne de la vision de cette Passion qui jusqu’à présent a toujours été édulcorée, jusqu’en nos croix en nos églises qui présentent un Christ à peine atteint par la souffrance que les hommes lui ont fait endurer.
Fasse que cette leçon ouvre les yeux des êtres Humains afin qu’au-delà de l’asservissement, ils se lèvent et communient ensemble afin d’éviter à tout jamais sur ce front de la Terre qui nous est commune mesure, l’humiliation, la détresse, l’abus de pouvoir, l’asservissement des corps comme des esprits, des esprits comme des Âmes, la barbarie, toutes ignominies subies par le Christ Roi, qui dans son expression divine, a témoigné en se sacrifiant, du pouvoir de Pardon permettant aux êtres Humains de s’élever ensemble et non de s’abaisser, de construire ensemble et non de détruire, afin d’advenir ce règne Temporel où chaque être Humain sera respecté dans sa dignité, par-delà la bassesse de l’animalité reptilienne qui asservit son potentiel de puissance créatrice !
© Vincent Thierry