Parabole de l’été

Parabole de l’été

 

Demeure de l’été précoce aux vastes Océans, aux champs et prairies de notre Terre, par les semis des voies qui ne se dissipent mais dont l’oasis toujours fermente des secrets adulés et persévérants, de route haute par les fastes de l’horizon, ici et là en la mémoire des cieux qui ne se contemplent mais assument les vastes horizons qui se révèlent, nue cendrée des astres sous le vent, danse des nautiques galaxies aux marches du vivant, aux pâmoisons des soleils sevrés de veines bleuies et mauves que le couchant saillit d’émeraudes et de fanions.

Ardentes conjonctions des âmes bien nées qui dirigent la pensée non vers le néant, mais le seuil du possible, de la raison majeure, de cette raison qui n’oublie l’imaginal mais bien au contraire s’en fortifie, témoignant par-delà les lagunes mystérieuses de la connaissance de la gravité sereine qui épanche les failles du cristal, failles aux menstrues d’aubes claires qui ne s’opacifient des brumes des chemins, des fleuves en épis et des mensonges avinés par les esprits austères qui gardent par-devers eux l’éloquence du vivant pour faire accroire que le vide est figé, ce vide qui conflue vers l’abri des générateurs de la beauté, ce vide qui ne s’infléchit devant les candides aspirations du chant de ceux qui surnagent sur les décombres de la croyance.

Ô croyance indélébile des enchaînés et des repus, des acclimatés et des reptiles fauves qui comme les sangsues s’abreuvent des mondes pour en minimiser les stances à leur profit perverti et malhabile qui ruisselle l’orgiaque désinence de la futilité, cette futilité qu’ils portent en ramures sur leurs visages complus à souhaits, sur leurs corps vieillis et achevés de rutilances disharmonieuses, fastes de la bêtise accouplée à l’ignorance, fastes encore par les consomptions institutionnelles dont ils se gavent telles les oies du Capitole, monde à l’agonie me dira-t-on, que non point, plein d’arrogance et de mépris, plein de digressions et de fortunes, alimentés par la propre énergie de la destruction, impassible venin qui coule dans les veines des incapables, de ceux qui ne sont pas à même de surseoir à leur défaite, à leur abîme, à leur contingence de paraître.

Ce paraître inutile dont les cimetières sont remplis, ce paraître ridicule qui frise la folie de l’inconscience, ce paraître tout court qui sue la puanteur de la promiscuité des stances de ceux qui se congratulent dans leur médiocrité, qui irradient cette médiocrité et ne s’accomplissent que par la médiocrité, pauvres hères s’estimant le pouvoir alors que le pouvoir les fuit, pauvres gens qui n’ont toujours pas rompu le cordon ombilical de la nausée qu’ils représentent, cette nausée corrompue et poisseuse qui dans ses déchaînements les plus vils détruits les plus belles nefs comme les plus beaux navires afin de se sanctifier dans la prédation de la pureté de la médiocrité.

Nouveau phare de l’humanité qui ne devrait jurer que par elle, statuaire et provocante, fidèle dans le délitement de la pensée qui ne doit ne plus exister devant elle car cela serait la profaner, ainsi et ce monde va, cours, s’époumone dans des fêtes avides dont le nectar est initié de bubons capricieux qui s’inventent des passages, rouages exacts de la livrée de la flatterie, de cette sordide puanteur bubonique dont les excréments couvrent le monde de la Vie, mais les plus belles roses ne naissent-elles pas sur le fumier ?

Renaissance dans tout cela, correspondance qui se doit devant l’immondice qui nage sans répit devant les yeux déroutés des consciences violées tant par les apparats que par les abstractions du néant qui couvent leurs délires à grands renforts symphoniques de médias apprivoisés, livrés, le joug au cou se prosternant afin d’obtenir ces deniers qui représentent leur pitance, et qui ne leur sont donnés par les appariteurs de cette gigantesque farce que s’ils sont obéissants, dociles et courtois, faces d’hermines en lisière de l’impavide détermination belliqueuse de la folie dominante qui voudrait régner, mais qui ne régnera jamais, car l’Humain n’est pas un esclave, et les chemins de la liberté sont multiples autant que d’êtres Humains par ce semis de la Terre qui foisonne, et aucun pouvoir ne pourra se permettre d’emprisonner la totalité des Êtres vivants.

La liberté faisant intrinsèquement partie de l’Humain au même titre que la génération, que l’accomplissement, ainsi jouez encore, Ô mânes du désespoir commun, votre temps est conté, la renaissance approche et ne livrera de vos oripeaux que les stances d’un monde avilie en lequel personne ne se reconnaîtra, oubliant ce que vous ne souhaitez pas voir oublié, vos actes, actes de destruction du Vivant qui n’ont pas lieu d’être en ce lieu de la Terre comme en d’autres lieux d’ailleurs, la Vie toujours se renouvelant et permettant de nettoyer les mondes de leurs scories comme de leurs infortunes…

© Vincent Thierry