A Gabriel T. †
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- Catégorie : Etre-Humanité
À Gabriel T. †
Il nous est venu comme il est parti, des univers ce séjour si bref, dans ce cri silencieux d'une souffrance apaisée, et son simple regard nous restera, expression de ceux qui ne sont que de passage, alors que nous restons passants. Sans rides son front pur partagera cette éclipse du temps où le temps n'existe plus, délivré de portes à franchir, de ces quatre-vingt-dix-neuf portiques que tout un chacun viendra pour éluder la matérialité de ses sens, pour naître à l'Univers et ses fondations, en choix d'un revenir où d'un étincelant rivage, en choix d'un songe où d'un rêve que l'éternité veille. Ainsi, et nos prières l'accompagnent dans ce chemin qui n'est plus de croix mais de fidèle incarnation à la Vie, cette Vie qui toujours fonde ses desseins dans l'apprentissage de chaque moment, de chaque écrin, afin d'initier sa rémanence par les florilèges d'univers engendrés, dans ces lieux en répons dont chaque luminosité est cristal, dans l'éternité et par l'éternité, renaissance pour les uns, croissance pour les autres, développement pour les derniers, dans l'embrasement qui se doit invincible. Ainsi et dans la nature même de la cité régénératrice de l'Absolu qui est Dieu souverain de toute Éternité. Et nos mots, et nos chants devant la douleur se taisent pour enfanter ce seul hymne de cette Éternité de laquelle nous venons, en laquelle nous revenons, dans ces cycles nécessaires à la reconnaissance tant de l'infiniment petit que de l'infiniment grand, dans cette théurgie symbolique qu'aucun lien ne défait car lien souverain de la destination comme de la profondeur, en sa complexité comme sa simplicité, de chaque Être, quel qu'il soit, ayant devenir et destinée, car de la matière spirituelle en parcours de l’exfoliation spirituelle qui joint et rejoint toute éternité composée. Ainsi en l'aube nouvelle qui s'adresse à l'enfant d'une forme seulement, d'une seconde au-delà de l'instant présentant en ses yeux clairs la destinée de toute humanité, ainsi et à l'heure de notre mort qui est résurrection vers d'autres chants, d'autres hymnes, d'autres faces du destin souverain qui est nécessité. Que Dieu reçoive cet enfant et l'éclaire à la pure viduité. Ainsi soit-il.
© Vincent Thierry