Des masques

Des masques

 

Signes antiques aux marches du palais, des exondes appariements les chants s’en viennent pour offrir à la nue la diversité des mondes, l’empyrée profond des nectars opalins et des pousses aux blés blonds de textures divines, clameurs sous le vent, ce vent d’Ouest, ramure de perles rares et de cargaisons devisées, par les limbes extrêmes,  découvrant la profondeur des aires, ces nids secrets du conte des parures de l’Orient, aux étoffes de coloris cendrés, aux épices suaves émérites, safrans des âmes contant nocturne des magiques errances par-delà les vestibules des esprits endormis, des anachorètes pluviosités domaniales enfantées par l’épreuve comme le courage.

Dans l’opiacé de l’action déferlant ses drapeaux, ses écussons d’or et d’argent, et ses montures haletantes figeant l’instant pour d’un symbole s’éprouver, voyant la multitude s’engouffrer pour bâtir, œuvrer à la régénérescence des terres oubliées comme des peuples oublieux, nonchalants et tristes, prosternés et en refuge par l’oubli, cet oubli insipide voyant briller dans leurs yeux la convoitise de se réjouir et de jouir encore comme des femelles alanguies devant l’ardeur du conquérant.

Il fut un temps pour tout cela aux ramures des soleils en larmes et des étoiles en songes, de beaux ouvrages nacrés d’ondes sévères et de nectars souverains ouvrant les portes des espaces infinis, voyant des ondes les sondes s’élever pour parcourir l’immensité en une fraction de seconde, délibérant la nue et ses somptuosités, dans ce sursis de l’heure comme de l’espace où se rejoignent les pures énergies apprivoisant l’intensité, la beauté, la splendeur, par-delà les naufrages des esquifs revenus de la temporalité, où devisent les Sages.

Dans le cœur même de l’Éternité pour y voir de sereines déterminations, encouragées par la pluie des cils éveillés, regardant au-delà du narcissisme béat servant une biologie d’apparat desservant toute viduité énergétique, toujours plus loin, au-delà des sépales mortifiés, enlaidis, confondus dans la laideur de la matérialité édulcorée par la lie ne cherchant à créer plus haut, plus vaste, les confluents mystiques de l’apogée,  dessein pour lequel il convient toute valeur, tout honneur, dans l’enchantement, dans ce pétale de floraison novatrice semant le chant pour ouvrir au Verbe sa fonction.

Tandis que, bateleur, l’ouvrage se parfait, irisant des novations affines le cristal de la roche renvoyant par ses multiples facettes l’élégance du vœu, ce vœu né avant toute naissance, de voir la création se hisser vers son Créateur, et non s’étouffer dans la pierre et la poussière, dans ce vernis de vanité absurde et dangereuse, cosmopolite de génocides invités par un culte de mort promettant le renouvellement de lois ignobles, parjures de toute Vie, parjures de tout avenir, ivresses de profondeurs renégates où la bestialité est de rigueur, où, zoophiles, les éructations s’y prononcent, dans des élans entichés de décrets, dans des chrysalides sombres où le pue terrasse, dans l’abondance de la nocturne désinence.

Fruit des athées et des miroirs se contemplant, souche dégénérée s’accomplissant dans la veulerie, le mélange des genres, la pourriture miasmatique, devenue leur Légion d'honneur, luxure de ces choses se lamentant, de ces choses criant au viol de la démocratie comme de la République, alors qu’ils en sont les ennemis les plus perfides, des tares exultant une volubilité expressive de la permanence de leurs œillères dévouées à la matière la plus brutale, la plus déglutie, la plus sauvage, voulant tout un chacun sous le joug de leurs semonces naissant le bestiaire de la barbarie immonde réjouie, leur maîtresse dont ils sont les valets généreux.

Brutes épaisses aux visions redondantes maniant l’hypocrisie et le mensonge, éructant pour les autres ce qu’ils devraient mettre en œuvre dans leur propre nature, emplie d’immondices, au  gruau de traîtrise, aux maux incommensurables dont ils font subir les horreurs à une humanité en déclin, vilipendée, anémiée, en flagellation, et pire encore redemandant le fouet pour se sacrifier à cette puanteur voulant la voir esclave de son forfait, cette scarification des ténèbres voilant la Terre, cette chose ne représentant rien aux yeux du Vivant se respectant.

Cette chose dont le seul pouvoir est tenu par cette matière spongieuse qu’est l’avoir, car l’avoir ici compte bien plus que l’intelligence, et pour cet avoir les sages médusés regardent avec quelle circonvolution, avec quelle reptation ces choses s’élancent pour en obtenir le levain, dans une attitude ignoble, en dessous de ce que la bête promeut, le Loup n’égorgeant pas son adversaire soumis et le laissant vaquer à ses habitudes, ces choses-là bien au contraire s’en servant comme d’un levier pour détruire les uns les autres dans une cataracte infecte ne méritant même par le mépris, mais l’indifférence la plus parfaite, tant leur abjection est le moteur de la haine qu’il porte en eux, se reniant, reniant la vie, usurpateurs par excellence suant la compromission larvaire.

Les singes, bien plus intelligents, ne s’abaissent à cette prosternation, les animaux en général protègent le groupe et ne se laissent aller, comme de pâles marionnettes, au déni des floralies les portant, leurs racines ne pouvant s’inscrire dans cette engeance dont le fumier dérive de sentes en sentes pour de sa moisissure inscrire son souffle, un souffle que personne de vivant ne peut respirer tant il est l’acide même détruisant la Vie, un souffle déployé dont la mystique est complainte de la mort, son abîme, sa théurgie, son maître à penser.

Cette boue est là et parade, ne construit rien, détruit tout, l’Humanité, les Races Humaines, les Peuples, les Ethnies, pour se complaire dans une fange stérile où l’Esprit doit se taire pour prospérer, où l’Esprit doit s’agenouiller et embrasser les maléfiques fientes issues des cerveaux malades régissant le bien parler,  où on ne voit au-delà du mot, le mot se dissipant, aspiré par le vide, traduisant une onomatopée glauque et sordide, voyant des enfants en mouroir de leur langue se prostituer à cette avidité, ne sachant ni lire, ni écrire, ni même compter, se hisser vers le drapeau de la haine péripatéticienne qui régit, ou croit régir, car elle ne régit rien, sinon que son ombre, incapable d’aller vers la Lumière, une incapacité phénoménale aboutissant à la médiocrité la plus sublime, cette médiocrité suintant partout, couronnée, introduite, jouissant de son insalubrité la plus dimensionnelle.

Fange parmi la fange ignorant celles et ceux qui feront le monde lorsqu’elle aura disparu de la surface de la Terre, anéantie par sa gargantuesque et filiforme débilité, nature même de cet ingrédient en voie de disparition, au verbe douteux, à l’anatomie ridicule, au faciès rayonnant la bêtise, au rictus déformé par la haine de tout ce qui existe, se prenant pour la grenouille voulant devenir plus grosse que le bœuf, asexué profond dont le nectar est la soumission de la Femme, une Femme ce jour anéantie par le grotesque, le fard, réduite, comme l’homme d’ailleurs, au genre dans la dénature la plus profonde, où se dresse le culte de l’étron et de ses commettants, dans une orgie  désacralisant tout ce qui existe.

Pauvre genre devenu de ces genres en parodie, n’ayant plus aucun courage, sinon celui d’ouvrir leurs reins au plus offrant, à ces mandarins se gorgeant de l’enfance, la dépeçant, la martyrisant et la tuant dans des messes cannibales ne disant par leur nom, ignobles personnages sans limite dans leur désir de mort, dans leur pouvoir grotesque s’imaginant des dieux alors que ce ne sont que des roturiers se servant des prostituées de l’esprit pour faire faire table rase de ce monde afin d’implanter leur désordre mondial, pépiement de toute la gente en avoir, se réunissant, s’approuvant, se cachant pour décider pour autrui, petits nains, car les nains sont glorieux, instrumentalisant en croyant qu’ils sont inapparents lorsque leur visibilité est torride.

Ici, là, dans la marque de leurs éclats, de ces guerres asymétriques les tenant debout, de ces fausses guerres sous faux drapeaux éclaboussant ce monde du martyr de Peuples entiers, alliant les armes économiques aux armes silencieuses jusqu’aux armes réelles permettant de combler les déficits engendrés par leurs valets politiciens, ténèbres de cette Terre, laissant égorger et dépecer des centaines de milliers d’innocents parce qu’ils sont de la Foi du Christ Roi, laissant détruire les monuments de l’Histoire Humaine pour se complaire dans l’abstraction, dans la délirante perception les voulant maîtres d’une «république» universelle, apothéose de la dictature universelle qui sera leur tombeau.

Car oublieux de la vitalité intrinsèque des Peuples, ne leur devant rien, strictement rien, qui lentement s’éveille et destituera à jamais leur désir de mort sur cette petite Terre, car oublieux que un est en tout, et tout est en un, et qu’ils ne représentent rien par rapport à la quantité, strictement rien, sinon que leurs fantasmes, leur haine de soi et des autres, folies de ce temps qui lui-même n’est rien par rapport à l’Éternité, et dont la frange insipide se dissoudra comme elle est venue, car contraire à l’Ordre naturel, cet Ordre Naturel que les Sages inscrivent dans la temporalité, veilleurs impassibles attendant l’Été propice.

Où la conscience de la quantité déploiera ses oriflammes pour remettre de l’ordre dans cette poubelle inscrite comme bréviaire alors qu’elle n’est que dégénérescence et accouplement de la dégénérescence la plus triviale que la terre ait connue, ainsi vogue le Chant par les nefs qui mesurent, sans altérer les faits et la geste, portant l’immensité ou bien la désintégration, portant soupir ou bien joie de cette destinée universelle qui effacera l’ombre de l’ombre afin que la Vie resplendisse par toute Vie, et ne soit linceul de son somptueux rivage, ainsi, tandis que se lèvent les vents solaires pour démasquer l’inutilité, la vacuité, la sous bestialité qui ne sont de l’Ordre du Vivant mais bien à leur opposé, et éveiller le Verbe afin qu’il terrasse les moisissures qui cherchent à l’endeuiller…

© Vincent Thierry