De Véga
- Détails
- Catégorie : Littérature
De Véga
De Mars, dans la concrétion galactique de Véga, le souffle Humain s’en vient, alors que ses villes scintillent de florilèges, que l’espace immense ruisselle ses nefs qui vont les fins fonds de l’éternité. Il y a là mesure de l’élan sacral qui détermine une Humanité renouvelée, consciente de sa destinée et de ses forces, visitant l’insondable pour offrir à la Vie son chemin de lumière.
Et l’histoire nous est conte de cette formidable avancée après la sortie du siècle des ténèbres, ce 21eme siècle qui restera symbole mortifère par excellence, où l’on vit l’âge sombre exalter ses scories, l’usure pour principe, nasse de la servitude de la clarté du Vivant et de ses obligeances, voyant le non-humain régner une atrophie qui ce jour a rejoint les limbes de sa déshérence.
Après ce combat de l’Humain revendiquant son droit de vivre, le respect inconditionnel de sa condition, le respect salvateur de ses racines et de ses forces, par les désintégrateurs ne pouvant voir au-delà de leur atrophie, que le néant de leur illumination stérile. Il y eut non des révoltes mais un contre-pouvoir manifesté par chaque Peuple, renvoyant à la poussière les tentatives dictatoriales qui voulaient ne voir que quelques "maîtres" pour des milliards d’esclaves.
Et ces milliards dans un champ de floralies se sont unis pour araser la folie pernicieuse des incapables à vivre, sangsues qui ne voulaient voir le destin de l’Humain qu’au cœur de notre Terre, ce jour disparue, après que son soleil soit devenu une géante rouge, puis une naine blanche, enfin ce trou noir abyssal en lequel l’Humain, porteur de la Vie, eut lui-même disparu si la folie négatrice n’avait été chassée de son orbite.
Les Nations après le renvoi définitif des carnassiers, des parasites, non-humanité ne vivant que sur et pour la mort d’autrui, se réunirent et mirent en commun leur savoir, leurs données, leurs capitaux, pour fonder sur les bases d’une universalité symbiotique et non osmotique, le cœur de leur devenir, voyant chaque Être Humain s’épanouir dans un monde respectueux de ses racines, de ses appartenances, de son capital tant physique, biologique, qu’intellectuel, voyant s’organiser le pouvoir en son consentement de sa commune à sa Région, de sa Région à sa Nation, de sa Nation à son Internation, de son Internation à son monde terrestre, un pouvoir solidaire ouvert sur l’Univers.
La route était désormais tracée. Libre du fléau vivipare, l’Aigle pouvait s’envoler vers le devenir, l’Aigle Humain. Son satellite fut conquis et terra formé avant la fin de ce siècle, et les premières expéditions martiennes furent un succès. Ensuite toutes faces planétaires furent conjointes, voyant naître dans l’unité symbiotique déclinée la première constellation comprise. Alors l’Humanité s’élança vers les autres constellations, mage éloquence de la Vie, conquérant de multiples terres, rencontrant de nouvelles formes de Vie, intégrées dans l’assomption symbiotique du Pouvoir, et pour certaines invariablement matricielle à l’image des reptiles qui voulaient diriger une non-humanité, déclinée dans l’oubli, sinon la guerre en cas d’agression caractérisée.
Ainsi alors que de l’un des satellites de Mars en Véga, Sirius le jeune, un flot de nefs s’élance pour apprivoiser les chaînes de Tannhäuser, par-delà les septentrions de Neptune la beige, et que je pense à mon petit-fils, commandant d’une de ces nefs, qui va connaître ce que nous avons connu, des temps intenses, des joies divines, dans l’essor sans rupture de nos conquêtes, mais aussi des peines intangibles devant la perte des équipages, morts au combat où dans des explorations fatales.
Qu’en cette ère de Paix et d’Harmonie mes prières le rejoignent pour qu’il soit courageux et fier, comme chaque Être Humain qui porte l’oriflamme de la Vie par tout écrin portuaire. L’aube mage s’éteint pour laisser place aux deux soleils merveilleux de notre milieu, et leur pluie de lumière nacre le firmament d’un ruisseau diamantaire.
D’autres temps viendront, d’autres ères où la galaxie conquise nous nous élancerons vers le cœur de notre amas, avenir, certitude pour laquelle l’Humain est né, afin d’essaimer la multiplicité du couronnement vivant. Et ainsi par les siècles dépassant le temps puis l’espace pour s’unir à la destinée de la Vie souveraine, la régénération de l’Absolu souverain…
© Vincent Thierry