Et cela viendra

Et cela viendra

 

Espaces vagabonds des âmes azurées aux souverains rescrits de la beauté, des vastes saisons qui viennent et s’en reviennent, préaux d’incarnats aux festives agapes, fut le chant en ces boisseaux des constellations, de la vague l’innocence et ses royaumes, la candeur et ses écrins, et dans la fortune de l’instant la splendeur adulée, épopée des rythmes de nos joies, ces équipées nouvelles à voir aux fronts des terres et des océans, prescience des Sages aux règnes alliés déversant en semis des houles de moissons sur les songes et les rêves de peuplades immolées.

Là, ici, plus loin, dans un rite irréversible, conquérant, balayant sur son passage les esquisses de ce monde, les balbutiements intemporels, les cohortes fauves et leurs longs cris de guerre, investissant chaque chant pour en ornementer les rubis et délaisser la gangue, cette face sombre se livrant à pâmoison dans la rive triviale d’une arborescence opiacée, lac tourbillon devant l’affine vertu secouant son joug, disparaissant comme fumée sous le vent, annonçant par-delà les mers l’horizon du renouveau, déjà prononcé devant le flot ininterrompu des nefs parcourant la gravité des forges enseignées.

Exfoliant le putride pour éclairer ce monde d’un visage harmonieux, alors qu’en rimes les veilleurs content cet ambre parfum des lys à midi, des signes par les temps qui passent et, dans l’ardeur devenue, éclairent le monde fantastique des êtres qui s’éveillent de la torpeur, de la mendicité, de la peur et de la terreur accouplées à l’ignorance, de ce sommeil qui, hier encore s’imageait volonté, dissipé ce jour, élevant la conscience de cet équilibre invincible laissant les couards et les frénétiques à l’agonie de leur vide, pour briser les portiques des temples mentaux cachant avec sévérité l’imagination, la raison, l’imaginal, la critique et par-dessus tout le rire, ce rire bienfaisant réduisant à sa plus simple expression l’arrogance et ses humiliations, la bêtise et son prosélytisme, l’ignorance et sa clameur belliqueuse.

Ces sources qu’hier regardait encore comme sources du bonheur alors qu’elles n’étaient que d’afflictions, et j’en parle dans ce jour de noble volonté, alors qu’aux marches de nos frontières reconquises se terminent les derniers combats contre les hordes de l’atrophie, tandis que le soleil resplendit sur nos sites libérés de l’empreinte des scories et que le chant des enfants, cristallin, éveille au cœur du vivant ce devoir intime, celui de la défense inexpugnable de leur devenir, qui ne doit plus jamais être contraint dans la reptation et l’agonie, l’esclavage et ses supports, au nom de ce désert qui fut panache prolixe de l’atrophie.

Cette monstruosité engluant chaque fleur dans le formol de la culpabilisation d’être, cette monstruosité fétide et hypocrite innervant chaque faille de ce monde pour assurer ses possessions, ce jour jugulée, anéantie, dans le larvaire, son état naturel, cette outre chtonienne dérivant ses flasques oripeaux dans les cauchemars les plus ténébreux de l’humaine perception, frisson temporel devenu silence devant la parousie des Peuples en éveil, des Nations élevant leur parure, leur drapeau dans un cri de joie par toutes faces de cette terre délivrée du parasitisme et de son éclat, cette pandémie de l’atrophie, figée désormais.

Destituée à jamais, dont les derniers feux rendent leur soupir sous nos intrépides assauts, les assauts de la Vie combattant la mort et ses servants, ses valets, ses aspirants, ses impétrants, tous en liesse de cet apogée glorifiant le non-humain, ce jour dernière portée devant nos forces impériales désintégrant pour toujours leur lâcheté atavique, ainsi alors que se taisent enfin les armes et qu’un cri de liesse réjouit le cœur Humain.

Du nord au sud, de l’est à l’ouest, unanime et signifiant d’une résurgence, celle de la Vie en toutes faces et par toutes faces, la Vie souveraine regardant tel l’aigle bâtisseur l’Empire Solaire se dresser sur l’horizon, Ouranien et stellaire, avenir de nos âges, de ces âges souverains qui verront naître l’Humain à son destin universel, celui de l’Universalité, Voie de l’Identité souveraine, celle de l’Être-Humanité en ses composantes vitales et formelles et non celle de la non-humanité en sa décomposition virtuelle !

© Vincent Thierry