Renouveau
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- Catégorie : Littérature
Renouveau
Rythmes antiques aux perceptions divines, des fastes des empires aux marches du septentrion, nous sont venues ces armées indéfectibles, des légions en rives de vertus nuptiales, leurs gréements, capitaines au long cours, l’armature invincible, voyant des fresques ivoirines, le métal de temples en écho, de hautes plaines, aguerries, leurs marches volontaires, affines de cette novation initiée aux parlements des scènes politiques, en déploiement civilisateur par les contrées barbares, aux mille écheveaux brisant dans la tourmente comme l’insolence l’avenir de l’Humain.
Ici, là, plus loin, et, au cœur même du royaume, en leurs apprêts distincts, leurs coutumes étranges, leurs mœurs dépravées, leurs faiseurs d’ambitions, et par-dessus tout leur goût dantesque pour les émaux, les pierreries, cavalerie d’insectes et de nains, forgeant leur tombe dans le dédale de l’insanité, de la cruauté, de cette incapacité à regarder la Vie pour ce qu’elle est, navigation, autorité, au profit de la déshérence et ses souffles dénaturés, dénature pour les autres, dénature en eau profonde marquant la chute des plus belles civilisations, vendues pour le caprice de la miroiterie, de la pacotille.
Dévorées par l’usure, ce fléau inventé par l’aporie de la médiocrité afin de se cacher le réel, n’y pas participer sinon que pour le détruire, afin, que tel le parasite se nourrit du vivant, inscrire son atrophie dans le flot de la Vie, l’accaparer et le réduire au néant, ce néant qui brille de la désertification, de l’aberration, de l’outrage, de l’indignité, en toute raison de la faiblesse, cette faiblesse maladroite qui initie les plus grands drames, cette faiblesse endémique liée à la dénature de la mutilation initiant une recherche d’équilibre qui ne se reflète que dans le déséquilibre, l’infatuation, la permanence de l’accroire, l’impermanence temporelle, l’anarchie outrancière à l’ego démonstratif de sa perte irrémédiable de la vertu affine.
Celle qui fait la grandeur, consume la forfaiture, agit dans l’honneur, sanctifie la splendeur, toutes voies dans et par la Voie, inconnues de ces strates étranges qui s’autocouronnent sur le néant, par leur néant qui n’est pas celui des Humains, de ces Humains accomplis, dessillés des dysharmonies, qui comblent le vide de leurs légions pour initier l’autorité naturelle sur l’autorité virtuelle, enfantement du chant, initiation sacrée du vivant à la Vie, délaissant aux basses-fosses des ténèbres les rides amères de la destruction et leurs féaux.
Pour les rives de la construction, construction du chant Vivant, qui, tel un vent de gloire fracasse à tout jamais dans l’azur l’impermanence, ses nuées d’insectes parasites, désormais sans repères, incapables de trouver prise en ce mouvement vertigineux qui n’associe ni lâcheté ni déficience, mais bien au contraire advient la vertu et par la vertu dominante le pouvoir, le pouvoir d’Être, ce pouvoir souverain que le nanisme en atrophie ne peut percevoir, car raison de l’harmonie des sources de la Vie, aux symbiotiques éléments de l’équilibre souverain, correspondance intime de toute volition, de toute ordonnance comme de tout accomplissement.
Vecteur de ces mille flots qui balaient l’immensité pour lui restituer sa fidélité loin des ornementations grotesques et gargantuesques des pléiades de courtisans de la bestialité et ses mentors, ces tueurs nés de l’intelligence, du courage, de la volonté, de l’abnégation, du don, qui se gobergent de leur inanité, où politiques, philosophes, scientifiques, artistes, s’empressent de prendre rang pour défendre l’indéfendable, la couardise, la défécation mentale, l’arbitraire du néant, constellations de la putridité, de la moisissure, de la boue qui noient les plus belles civilisations.
Ce jour dans l’autorité du verbe, restituées à leur parousie, le néant sublimé, néant sanctifiant la libération du vivant de leur fiel et de leur poison, libération de la Vie de leurs chancres et de leurs bubons de pestilences qui pullulaient en son sein comme autant de vermine sur le corps sans soin des civilisations, libération souveraine voyant les appariteurs, les escrocs intellectuels, les dépravés mentaux, enfin travailler pour se nourrir et non plus dans l’errance voler pour subsister, là dans les champs, plantant leur nourriture, là dans les fermes, soignant les animaux, labourant et sarclant, retrouvant enfin le réel dans et par ce devoir de se nourrir et de n’être une charge pour les Peuples, comme ils le furent pendant des milliers d’années en masquant leur perfidie sous l’image d’une martyrologie initiée.
Ainsi alors que des fronts lointains les Peuples en libération de leurs boulets inénarrables avancent vers cet horizon de la plénitude qui sied à l’Humain debout, horizon renouvelé, éclair de la Vie sans naufrage exaltant ses promesses d’une aube purifiée, enfantée, glorifiée, annihilant tous les miroirs en conjugaison de la perfidie, de la reptation, de la féodalité, de la compromission, de la forfaiture, toutes vagues achevées en ce cycle de renouveau, faste en règnes d’hyperborée, marches septentrionales des écumes adventices, par les nefs couronnées parcourant la gravitation céleste, et des émaux en lyres constellées, l’univers accompli fixant leurs rimes aux rives étincelantes.
Rivages mordorés des cieux flamboyants, voyant les équipages en chant, gardiens des flancs de l’avenir, des cargaisons affines de schistes et de marbre, agapes des temples à midi que les Peuples transcenderont, hâlant des souffles que l’ivoire resplendira, que les lourds portiques de bronze embelliront, vastes caducées des hyperboles de l’axe, initiant des ambres lys les parfums des roseraies, des jardins et des fontaines aux signes adventices, ainsi, alors que les circaètes, nos aigles de mer, plongent dans le cil des Océans pour déployer nos armées, là, ici, plus loin afin de terrasser la barbarie, ses races ignobles et cannibales infestant les îles du ponant, insignes en demeures qui jonchent nos sols par la permissivité du vide qui fut, qui ce jour dans les cendres disparaît au vent mauvais.
Ainsi dans la lumière qui saillie ce monde renouvelé à la beauté, à la pure incandescence, nettoyé de ses parasites, de cette infection rongeant le corps à vif de notre chant, nos Peuples et nos hymnes, retrouvés dans l’ardeur de la composition qui se doit, celle de la désinence universelle au-delà de la boue glauque de l’indifférencié, de l’atrophie du métissage culturel, cette bêtise incarnée de l’incapacité à Vivre des félons et des traîtres, de ces forfaits du vivant n’ayant pour adoration que Thanatos, disparus de nos regards en la condition du verbe qui irradie l’universelle grandeur, celle de la Vie dans sa multiplicité et non dans son délitement.
Ainsi alors que la pluie sombre l’obséquieux, la perversion de l’accroire d’une quelconque supériorité par l’infériorité intellectuelle, la bêtise et ses ornements, le mensonge allié à l’ignorance, toutes maladies éradiquées de notre monde, bestiaire d’hier croupissant des immondices exogènes qui se gaussaient de traire les Peuples de leur vitalité, et qui ce jour ont disparu de nos mémoires, ainsi alors que le feu salutaire brise par Cassiopée les derniers élans de la vermine qui y campe, cette illusion de portuaires et délébiles conjonctions funèbres qu’il nous faudra anéantir pour vivre, libérer la terre de ses scories bestiales, ainsi en l’aube qui nous annonce une victoire inextinguible et partagée, pour la Vie, en la Vie et par la Vie…
© Vincent Thierry