Le sida intellectuel

Le sida intellectuel

 

Le sida intellectuel frappe ce monde d’une manière exponentielle, livrant en pâture la moisson humaine à un nid de serpents incontrôlés qui, profitant de ce mouroir de l’intelligence qu’il crée de toutes pièces, en profite pour instaurer son carcan de fer, de feu et de sang sur une humanité avilie, bestialisée, soumise.

Mais qu’est-ce donc que le sida intellectuel ? Le sida intellectuel est le moteur non pas de la raison et encore moins de l’imagination, mais de la virtualité de l’intelligence.

Je m’explique : l’Être Humain est doué d’intelligence d’une manière innée, ce qui lui a permis jusqu’à présent, de par le contrôle personnel de son imagination tempérée par la raison, de se hisser, tout en luttant avec acharnement, au seuil de ce que je nomme la nature spirituelle, étape de son développement lui permettant d’accéder à un degré de transcendance individuelle potentiel, et conjointement lui permettre ainsi de participer à l’épanouissement du généré, soit pris dans son ensemble, les Êtres Humains. La formalisation de cette étape est œuvre de l’évolution de l’Humain par les champs de temps qui s’inscrivent en cet espace commun de la Terre que nous partageons.

Cela bien évidemment, vous l’aurez remarqué, n’est malheureusement pas le reflet du fruit escompté dans ce petit monde. Pourquoi ? Et bien tout simplement parce que l’humain souffre d’une maladie qui lui a été inoculée, le sida intellectuel.

Ce virus multiforme, est contingent d’un certain nombre d’atrophies mentales que nous énumérerons progressivement lors de notre analyse. Cette contingence elle-même est le fruit d’une liaison anthropomorphique médiane qui trouve ses supports dans le passage incomplet de l’état osmotique naturel humain à son état symbiotique transcendant.

Regardons l’Être Humain dans ce qui le compose, nous y trouverons, le Corps, l’Esprit et l’Âme. Ces trois dimensions en harmonie sont symbiotiques, composante d’une rémanence formelle individuée et générée qui mène l’Être Humain vers son potentiel de transcendance. Lorsque les liaisons entre ces trois forces sont obérées, elles sont le fruit d’une osmose qui indifférencie l’humain tant du minéral, que du végétal, que de la faune, état brut sans rémanence formelle sinon celle de sa propre désintégration.

Nous voyons déjà se dessiner en fonction de ce qui est précité où se situent les dysfonctions temporelles en l’humain qui permettent l’agression du sida intellectuel exprimé dans le cadre de ce chapitre : dans l’atrophie d’une des composantes de l’humain, atrophie ayant par rémanence générée donnée naissance à des typologies humaines que nous désignons par primitives (médiane corps âme), matérialistes (médiane corps esprit), spiritualistes (médiane esprit corps).

Le sida intellectuel s’insinue dans ces trois failles, renforçant par ses degrés de virulence les atrophies désignées qui ne permettent plus l’évolution, mais l’involution globale, parachèvement de la destruction de ce qui ne correspond à rien dans le sens de l’évolution de la Vie. Mesure providentielle pourrions-nous dire, mais pourquoi donc l’Être Humain existe-t-il toujours ? Tout simplement parce que les actions individuées ne sont pas additionnables mais multipliables, et à partir de cette invariance, on peut mesurer que la probabilité de naître la symbiose des dimensions humaines au sein d’un groupe humain est inévitable par complémentarité. Cette probabilité ou rémanence formelle induit l’existence donc d’une quatrième typologie humaine que je nomme universaliste. Elle permet de circonvenir aux défaillances des précédentes.

Pénétrons maintenant un peu plus profondément la pandémie : si nous considérons que le devenir humain est prononciation de la symbiose de ses dimensions, nous voyons que cette symbiose peut-être controversée et même annihilée par les prétentions des atrophies énumérées en un lieu, en un temps, mais jamais globalement car comme précitée relativement aux actions tant individuées que générées, il existe toujours dans le creuset de la rémanence exprimée un potentiel pour accéder à la symbiose, soit naturellement, soit par complémentarité des typologies énumérées, de fait nous le pressentons, il existe une nécessité qui dépasse l’orientation humaine, qui est propre à la Vie, une nécessité immanente qui inscrit en ses propres déterminations les anticorps lui permettant d’assurer sa survie !

En conscience de cette pandémie et des anticorps qui la contestent, nous mesurons aussi, et cela est important que si la maladie est grave, elle n’est pas mortelle pour l’humain pour la civilisation humaine, pour le devenir humain.

Nous voyons ici qu’il est donc possible de lutter contre ses carences, ses dérélictions, ses nébuleuses, ses paroxysmes outranciers, tous les espaces que cette maladie conquiert en assise qu’elle est d’un leurre pharamineux, qui est celui de la virtualité et non de la réalité.

Virtualité maître mot de la pandémie, qui joue aux fronts tant de l’intra personnalité que de l’extra personnalité de l’Être humain, et notamment en ses dimensions cognitives, l’Art, la Science, la Philosophie, qui sont ses degrés d’expression, Art, ce jour réduit au nanisme, Sciences létales en leur paraître, Philosophie cantonnée dans l’abstraction du nihilisme le plus pernicieux, voies enfantées par le sida de l’intelligence qui érige ses dogmes sur les atrophies désignées, chancres de l’oviparité la plus puissante, celle de la destruction et de ses synonymes.

Prenons-en à témoin les caractéristiques des typologies prononcées. Le primitif accorde toute puissance aux faits naturels, s’accordant à la peur et la terreur comme la sangsue, divinise la force et dans sa carence à promouvoir, à dépasser son stade initié, se réfugie dans une phénoménologie putride, basée sur ce qui lui apparaît comme le plus noble, le cantonnement et la dissociation, vertus animales par excellence, qui poussées au paroxysme le rendent à son image. L’Art en son rayonnement s’épuise de lui-même dans une tentative de représentation qui n’a d’autres promotions que celles de ses besoins élémentaires, sexe, nourriture, gardiennage tribal, arborescences lui permettant de mettre en œuvre quelques composantes de la nature, toujours dans le cadre d’une pratique immédiate, répétitive, instinctive dirons-nous, gage d’une philosophie brutale où le religieux prédomine, une religion irréfléchie, religion de la terre, chtonienne par essence, livrant l’humain à l’infantilisme le plus attardé comme le plus abrutissant. Voie royale de l’esclavage et de la soumission, deux principes qui seront utilisés par les deux typologies Matérialiste et Spiritualiste afin de façonner leur univers, et non l’univers.

© Vincent Thierry