L'Art Royal

L'Art Royal

Ainsi se tiennent le lieu comme le temps dans le regard du Verbe, et leur multiplicité.

Nulle contrainte sinon celle de l'essor permanent qui revêt toutes les formes de l'illusion, dans la préhension de chaque flux magnétique qui compose, assigne, évertue, conçoit, prononce, dans tous les domaines de l'action qui interprète, conditionne, et résonne dans l'imaginale vertu.

Ces mondes sont en liaisons, tous les uns les autres réponds des firmaments qui s'invitent, se gréent et telles ces nefs d'ivoire parcourent les mille sentiers de l'Océan à la recherche de l'eldorado, magnifiant leurs vêtures, autorisant leurs avances par mille flots contigus dont les errances malhabiles et disjointes, déjà, dans le franchissement des isthmes portuaires, délibèrent un but, une monade, un destin, au-delà de la perméabilité sensorielle dont les cimes et les abîmes sont des jeux que l'Esprit dispose, alimente, fertilise.

Ainsi conçu l'Être en son chant dans les racines de l'espérance, du devoir, de l'embellie, mantisse de ce Verbe fulgurant qui comble le néant, l'ouvre sur toutes les possibilités de la Vie, potentiel de l'inénarrable, du conté, de la beauté comme du mystère des marais qui fouissent en ses âges les degrés de son aventure en genèse.

Voici la reconnaissance, l'interprétation, qu'il sied à l'idéal pour former au-delà des carcans l'inamovible enfantement du Vivant, parcours de chaque degré des espaces incontrôlés, parcours de chaque semence des rythmes qui participent l'éternité, parcours de la compréhension qui navigue aux instances du sacré, et dans la conjonction de ces feux, par l'Harmonie qui s'en définit, déjà contrôle, s'apparente pour ouvrir l'ultime perception, celle de la maîtrise.

Jeu de liaison sans équivoque, jeu de libre dessein voyant naître le pur Art de la destinée, celle qui ne se réjouit ni ne faillit, celle qui passe par les chemins des rives qui ne s'effacent mais se contrôlent, par les sentes de gloire et les défaites assombries, renvoyant en miroir le chemin parcouru, sentence du granit, sentence des temples et des rives qui marchent de l'ombre vers la lumière, et des pentes qui s'animent et des cimes qui se glorifient, toutes voies en la Voie répondant à l'appel impérieux de la nécessité qui se sanctifie au-delà des méandres des esprits éperdus.

L'Esprit en son recueil étant agir, puissance, condition de la rupture de ce néant en lequel s'exposent et posent de multiples errances. L'Esprit en son Chant, en son hymne azurant le devenir, si tant capable d'investir en chaque solution de l'Être dans l'épanouissement comme l'apaisement la désinence de la Vie, là, ici, plus loin, de mille contes, de mille phrases, de mille avances, de mille retours, toujours renouvelé en sa puissance, catalyseur de haut fait, de vaste victoire sur le néant qui immobilise, sur ce néant qui n'est que le fruit de l'imagination stérile, le néant lui-même étant le tableau noir sur lequel s'inscrivent toutes voies de la Voie en la diction de l'Être, en la mesure captivante des résonances qu'elle induit dans la démarche des nombres qui s'inventent, se partagent, se déterminent, s'obligent, et pour certains s'inscrivent.

Ici, il n'y a mesure pour la chute, ici il n'y a mesure pour l'élévation, car tout est création, et se résout dans cette formalité l'équation du je comme du nous, chacun en condition de la réalité déterminant l'appariement, la confrontation, toujours la mesure dans l'architectonie induite qui veille l'équilibre de toutes faces des mondes qui unissent les énergies vivantes, architectonie dont la vigueur témoignée se retrouve au-delà de la question dans la maturation de l'éternité, où l'Être, au-delà de l'Être, Vie tout simplement, toutes parousies des destins qui s'affinent, se confluent, s'initient, se perdent, s'éblouissent.

Passant de l'Univers en ses formes comme en ses densités, sachant des marais aux cimes élevées regarder ces aires comme l'Aigle la densité, mantisse en leurs mesures dans la compréhension de l'éloquence gravitante, hâlant des écumes les ordonnances, puisatier bâtisseur des respires qui ont besoin de l'aide de son feu pour gravir la temporalité et s'initier en l'espace harmonique de son flux, naissance, renaissance, connaissance, équilibre conjoint de toutes vitalités en ce cœur d'Être qui ne s'immole mais compose la symphonie de l'harmonie.

Ainsi l'Être se tient-il en ce lieu comme en ce temps, Verbe de la mesure du déploiement des Êtres et de leur multiplicité, de l'Art Royal le sublime secret.

© Vincent Thierry