Aube magistrale

Aube magistrale

Des âmes de la pluie s'en viennent conte de mémorables fresques dont l'Histoire a gravé les fertiles désinences, clameurs sous le vent des âges de granit, de ceux qui ne s'inscrivent dans l'inhumaine perception, car splendeurs de marbres altiers aux veines en saillies portant le bruissement de la vie par-delà les temps de la létalité que nous connaissons, temps divins où le regard altier l'Humain, debout, marchait d'un pas serein vers l'avenir qu'il construisait, épopée remarquable, enluminée de toutes espérances matérielles, culturelles, spirituelles, le Vivant en ce lieu du temps ne s'imprégnant de rêves, de ces images insipides que les médias diffusent, de ces propos du néant que nous distillent les bonimenteurs politiques, le Vivant allant à la rencontre du Vivant non seulement pour voir, mais pour créer ensemble les conditions de l'horizon.

Conditions du chant en charge de l'avenir, de la protection des Peuples, mais surtout de leur élévation, cette élévation d'Être qui ne se parjure, cette élévation de la Vie qui se glorifie, voyant au gouvernail de leurs nefs, non pas des nains intellectuels hystériques, tels ceux qui prétendent représenter l'avenir en ce jour, mais des Élites issues de la Capacité, cette capacité naturelle à agir, correspondre, porter des solutions, entreprendre, et non seulement, derrière les cloisons morbides de la peur comme de la terreur qu'inspirent toutes les tyrannies qui voguent par ce monde, conseiller à demi-voix, dénature de la Nature de ce qui fut et reviendra, reviendra car le mensonge, fléau de l'ignorance, ne peut à perpétuelle demeure s'autoriser à gouverner, la fièvre sidaïque en ses supports emportant toute réalité vers la mièvrerie de l'indifférence, balayant l'action dans les poubelles du néant où se gargarisent les fléaux déracinés qui singent le pouvoir.

Non, qu'on le veuille où non, il vient un temps pour déliter l'aberration et ses bubons, ses masques grotesques, ses théurgies galopantes de prébendiers assoiffés, et leurs enchanteurs de boue, cadavres de l'Art Royal, qui ne parviennent et ne parviendront jamais à en saisir le sens, tant l'inversion de leurs valeurs est composante des ténèbres en lesquelles plonge l'humanité, à l'image de ses potentats qui règnent non par l'intelligence mais par leur pouvoir de servir les porcheries de l'or et de sa suffisance, parasites qui dans leur ignorance impassible cherchent leur panache dans la glousserie d'une basse-cour dévouée et délétère, morbide allégeance qui bientôt se dissipera dans le néant dont elle est venue, alors que se dresseront les Êtres par ce temps pour retrouver la Lumière.

La Lumière de la Vie, cette force vitale enchantant les matins sans brume, solaires en leur définition, témoignant, ouranien le devenir créatif, face au développement chtonien qui s'enfante magma de la stérilité, alors que l'Aigle, de son vol Impérial embrasera son aire, délivrant de la bassesse, de ces aréopages, de ces basses-fosses de la lie, que ce temps voudrait voir lieux communs de l'Humain, seule gloire qu'il mérite en son invraisemblable acceptation de cette condition, alors que la gloire du Vivant est dépassement de cette gravité de la désespérance, mutation profonde, flouée par les hérésies de tout bord qui veulent confluer ce dépassement dans l'ornière triviale de leur pseudo-pouvoir, ainsi, alors que l'Aigle magistral, au-dessus des eaux, gravite la perception et nous montre la Voie, qui jamais ne disparaît, car inaliénable, de la Liberté l'enseignement hâlant la Liberté en ces sommets que l'imaginal transcende, déployant l'humaine ramure de toutes potentialités pour offrir au temps dans sa concaténation la vertu de l'avenir, dans l'harmonie et son triomphe, la Beauté, arcanes majeurs qui viendront l'aube magistrale du renouveau Humain.

© Vincent Thierry