Espaces et rémanences

Espaces et rémanences

 

Partant du principe que nul ne connaît la vérité, que chacun d’entre nous n’est qu’un rayon dans la sphère et que seule la sphère est adéquation d’une vérité transcendée, on peut se poser à juste raison, la question de savoir si un combat quel qu’il soit ne peut demeurer que vain lorsqu’il se heurte à une dominante dont le statisme frise aujourd’hui l’inénarrable, un consentement virtuel certes mais confondant le réel.

Et au regard de cela, dans ce constat qui fait force de loi aux déclinaisons d’un seuil particulièrement métabolique, qu’est le seuil franchi par le mondialisme arasant toute valeur, on peut aussi se dire que finalement, compte tenu du statisme sidérant des Peuples, il ne participe pas à ce déclin nécessaire afin d’assurer la résurgence de l’Humain ?

Car en fait que représente le mondialisme aujourd’hui sinon une entreprise de nucléarisation des individus et une tentative de concaténation d’une humanité comprise en sa négation, et par ce fait martialement composé, et nous ne pouvons ici qu’être déférents par rapport aux artefacts déployés pour réguler sa détermination, conditionnement, propagande, asservissement, acculturation, viol généralisé des identités, déni démocratique en tout genre, collusion, coercition, etc, qui fondent aujourd’hui cette nature du statisme manichéen auquel on assiste, manichéen en ce sens qu’il porte en lui un degré de culpabilisation jamais atteint, voyant l’humain se prosterner devant ce qui n’est pas sa nature identifiée, la rejetant comme condition de survie dans ce monde de la virtualité.

Ce conditionnement amène à la restriction des libertés individuelles et publiques, passant de degrés en degrés vers une acceptation de l’asservissement qui trouve son paroxysme dans l’édification de législations particulièrement liberticides, des entreprises de délation absolument inimaginable, notamment dans le cadre d’internet tel que le site que vient de mettre en place notre propre gouvernement : http://internet-signalement.gouv.fr, — La Gestapo recevait des milliers de lettres anonymes qui ont fait condamner des milliers d’innocents, la libération a connu la même chose, et contre toute attente ce jour voit se prononcer la même locution, avec ce plus remarquable, que cette fois-ci on invite à la délation, à la dénonciation, à cette putridité existentielle qui est synonyme de la reptation.

Toutes forces naturant l’asservissement consenti et consentant, ne peut qu’accélérer les processus de dénaturation de la pensée s’obligeant d’ores et déjà à suivre le flux d’une pensée unique, médiocre par essence, élevée en statuaire de la "raison". Ce monde sous les auspices conquérants du Mondialisme en est arrivé ici au stade de cette servitude. Mais après tout, compte tenu de l’acceptation globale, motivée par les Politiques de l’absurde, de la connivence, de la reptation, de la féodalité, entraînant la liquéfaction des sociétés, des Identités, des Nations, ne peut-on dire finalement que cet arbitraire créé sa propre dissolution ?

Partant du principe que cette idéologie n’est participe que de quelques rayons dans la sphère, éliminant la Liberté, j’entends celle qui est empreinte du respect d’autrui, de sa pensée, de son déterminisme, de son action, nous pouvons discerner que cette idéologie ne peut survivre à sa propre virtualité, car façonnant un système fermé sur lui-même qui ne pourra se nourrir que de sa propre destruction, ses racines virtuelles ne pouvant féconder un quelconque devenir.

À telles fins que ce jour voit naître une confrontation qui sous le leurre de la passivité est celle de la résonance des Empires, confrontation qui n’a d’ailleurs jamais cessé, – il suffit de relire l’Historien Anglais Arnold Toynbee, qui fait partie des oubliés aujourd’hui — pour se rendre compte que la nature Humaine engendre en sa rémanence collective un essor qui ne peut jamais être détruit par une quelconque dictature, fut-elle imposée de force. Ces rémanences collectives trouvent leur objet dans la conquête économique, religieuse, politique, créant ainsi à travers notre Monde des espaces bio-géo-historiques, qui, même si le mondialisme souhaite leur disparition, ne peuvent être laminés par une quelconque expression de la virtualité.

Ces espaces sont les bases de ce qui créé la multipolarité et l’existence même de la réalité qui ne peut se détruire, sauf à penser que la destruction de l’Humanité soit l’objet d’un quelconque programme de la virtualité. Aux racines de ces espaces se situent les Nations qui en sont la pierre angulaire, et les Nations contrairement à toutes les apparences ne se diluent dans le mondialisme, elles percent sous la dominante des espaces précités, conjointes certes mais distinctes de par leur rémanence propre, qui ce jour voilé ressurgira sans difficulté lorsque le monde multipolaire en Asie se confrontera directement avec le mondialisme totalitaire.

Il y a là un atavisme génétique qui ne pouvait être qu’oublié par le Mondialisme basé sur la virtualité, car ne tenant pas compte de ce que sont l’Être Humain, les Ethnies, les Peuples, les Races, l’Humanité, les Régions, les Nations, et leurs sphères d’influence, les Internations. On n’impose pas à un Peuple, à une Internation, un diktat éternel. Un gouvernement mondial ne peut être imposé durablement.

Si, en tant que défenseur de l’Universalité, je conçois l’existence d’un gouvernement mondial, sans aucun problème, ce gouvernement ne peut être que conjoint en ses multipolarités bio-géo-historiques, en agrément, et non issu d’une unification indifférenciée des invariants de notre Monde, sans agrément. Le non-agrément est cause commune aujourd’hui dans nos espaces civilisateurs, personne ne peut le nier, sauf à se renier lui-même, renier sa rémanence formelle, sa tradition, son devenir, ses valeurs.

Occidental, nous restons occidentaux, malgré le voile qui couvre nos valeurs actuellement, et dans la démarche initiée de reconquête de l’espace qui nous est assurance d’Ordre et de Sécurité, en nos valeurs propres, nous ne pouvons que nous inscrire dans la détermination initiée par les défenseurs de cet espace.

À la dérive, la défense Européenne, aujourd’hui passe par l’OTAN que l’on ne peut renier d’un simple coup de plume, même si nous sommes contre certaines actions engagées au profit d’exigences économiques. Ici même se situe le déterminisme des espaces, le nôtre en étant un parmi les autres, créant ainsi une polarité par la multipolarité existante. Le Mondialisme autoritaire ici ne trouve plus sa place, chacun le comprendra, et ainsi faut-il comprendre que ce Mondialisme, qui n’est qu’un rayon dans le cercle, tant qu’il restera sur ses assises fermées, ne parviendra pas à opérer globalement son asservissement.

Ainsi toute critique à son égard ne relève-t-elle pas du vain combat que l’on voudrait faire accroire dans la dissonance dissolvante de l’égarement intellectuel dans lequel il se complaît. Le Mondialisme, dont il faut remercier ici la création de structures formelles, devra muer obligatoirement s’il ne veut pas disparaître. Et lorsqu’on regarde avec discernement, il ne peut prendre que les chemins de l’Universalité s’il veut perdurer. Ainsi serait-il temps de voir renaître en son sein une sagesse oubliée, qui est celle de voir assurer l’Ordre et la Sécurité dans ce Monde au profit des plus humbles afin d’enrichir ce monde d’une harmonie qui ce jour est au tombeau des vanités.

© Vincent Thierry