Oasis du songe

Oasis du songe

Oasis du songe dans l’escarpement des mondes en alluvions, passant de rives en rives les seuils portuaires de l’éternité, s’en viennent en leurs degrés les mémoires ataviques discernant le sens azuré de toutes vagues, personnelles et générées aux algues victorieuses des souches abyssales, de celles qui forgent les lendemains à naître, de celles qui voguent les azurs sereins, et dans l’âme fugitive, voyageuse de haut vol, gravitent le ferment de l’univers qui s’éploie et se déploie.

Libre désinence de la Voie, sans égarement des nauséeuses incertitudes, ployant sous son joug impérial la mesure de toute chose, vitale, correspondante, illuminée, vaste fresque en laquelle, substrat, l’être demeure, semble-t-il enraciné, lorsqu’il n’est dans la temporalité que la chenille au berceau qui deviendra, accomplie, le règne lumineux, iris de la perception comme de la préhension, iris aux yeux d’éclair ou bien de lumière ou bien encore ensommeillé par les contes sans lendemains des atrophies qui scandent son chemin.

Nuits d’hivernales clameurs, téméraires, occultant des semis la moisson, que l’Aigle regarde sans complaisance en l’aire transcendée, avant que de prendre son envol de gloire, insouciant de ces moires aisances qui ne peuvent l’atteindre, car tout de l’univers accompli qui s’ouvrage indéfiniment par-delà les scories qui imaginent leur nectar qui n’est rien d’autre qu’un dédale insipide où se noient avec eux les reptiliennes aisances, les arrogances, les perversités, les lâchetés en abondance.

Prévarications du néant sur le néant, seules ordonnances puisatières qui s’inscrivent et s’évaporent dans le devenir comme la buée des charognes le matin sur la plaine, que le Lion observe, cathédrale de la force alliée à l’intelligence la plus vive, attendant patiemment son heure, pour d’un coup de patte en balayer leur turpitude, avec dans les yeux, mystère impassible, l’image de l’Aigle couronné qui réfléchit l’onde de son cœur, témoignant des gardiens de la Voie, qui jamais ne disparaîtront le front de ce Monde afin d’en veiller la pluralité majestueuse et la transcender en ses degrés, dans une vague florale dont l’avenir ne s’oublie, ni ne se légifère, ni ne s’oriente, ni ne s’avilit, ni ne se parjure, car du vivant l’élection profonde de la Vie universelle !

© Vincent Thierry