Alchimie

Alchimie

 

Alchimie des cœurs, des corps et des âmes, où navigue la nef du cristal, ici se tient le lieu où le tigre s’éveille, manne des passions qu’il convient de chevaucher afin de gréer le devenir, au-delà des exaltations, des prouesses et des désœuvrements, afin de parfaire l’harmonie du chant, mature de la joie délivrant des voiles surannées les sources de l’ivoire, les fleuves fougueux et tendres, les océans majestueux, dans l’azur souverain mesure de la Voie, clameur des oasis au chant prairial qui vient l’heure de certitude, heureuse détermination, de l’enseignement sagesse de l’éclair, par-delà les rumeurs, les virtualités infécondes, ces mondes qui façonnent la nature des songes comme des rêves délétères.

Évanescences aux agapes moirées d’hivernale rupture, cette rupture au réel qui est mode de l’instant, aspiration à la désintégration dont le formalisme situe l’atonie en parure normée, qu’il convient de composer pour en évincer les parcours afin de joindre l’aube du Vivant, dans sa désignation altière, dans son écrin de splendeur qui ne doivent rien aux gravitations nucléarisées des règnes qui se défont, se désacralisent, s’oublient, mesure sans avenir, confondue déjà se délitant pour laisser place en sa compréhension à la plénitude du devenir, dont l’astre se révèle sans désastre, sans ces armatures inutiles qui guident vers des impasses, ces impasses dans lesquelles tant d’Êtres sont demeures, impasses du temps où le temps s’oriente, devient ombre du granit, solidification advenant l’errance et ses mobiles disgracieux.

Alors que la pluie tombe, que le soleil éveille, que la parturition des aubes entrelace l’affirmation vivante, rejointe lorsque enfin concaténée à la juste valeur des embruns n’étant plus volition d’une perdition, alors que le navire, secouant les varechs immobilisant sa coque, se dresse, majeur et fier de sa destinée pour porter aux îles la luminosité d’un chant, celle de son renouveau, lys iris du parfum des hymnes, qu’accompagne le vol des circaètes, dans un grand ébrouement d’ailes multicolores, sonnant comme un triomphe sur les estampes nuageuses, pour dissoudre l’éphémère et multiplier les ovations de la renaissance, inscrite écho des vagues de l’azur, des semences des houles sans fruit naufrageur, hâlant la route souveraine de la densité éclose, celle de l’Harmonie majestueuse

© Vincent Thierry