Où l'Eternité dispose

Où l’Éternité dispose

 

Des sites en fêtes où des chants s’en viennent, libres, aériens, couleurs du serment d’être, nous sommes en verbe de ces monuments drapés de sagesse, éclair de la beauté des mondes, et notre règne dans ces immensités sacre un été précoce, sacerdoce de victorieuse expansion, par-delà les limbes moirés de cendres évertuées et confluées, eaux saumâtres d’insipides gloires, de celles lambrissées que le sable enfouie à la première tempête, pauvres demeures aux opiacées de ténébreuse idole, voyant des respires en introspection se deviser dans la déréliction nocturne où gîtent les rapaces, agapes de leurs jeux, des miroirs profonds l’altération pour principe en sa dérision sublime.

Lorsque l’horizon, à l’extérieur de ces nébuleuses coassant, se dresse, magnifique, théurgie, l’éveil Solaire, qui d’un essor fastueux développe le caravansérail des harmonies de couleurs sous nos regards conquérants, vaste flot de lumière devisant l’affine splendeur de ces éléments qui portent en leur vague la promesse de l’éternité vivante, flot singulier, universel, répandant sa chaleur sur toutes surfaces embrasées, insigne oriflamme de la Vie, trépidante, invincible, charriant ses laves de félicité dans une danse votive où le chant prend forme et félicité devient couronnement.

Baume d’allégresse aux écumes triomphantes portant les nefs de la joie vers les Îles langoureuses, moiteurs des rêves aux algues diaphanes épousant ces grandes randonnées de l’Océan, de leur souffle, de leur immensité, alors qu’en pluies divines se répand le sacre de la pureté par les terres nouvelles dressées aux fronts exquis de temples azurés, commune mesure de ces temps qui passent et ne s’oublient, de ces forges qui lancent vers les cieux des cristallisations de feux, comme un rappel, alors qu’en la nue profonde leur luminosité fractale dessine de nouveaux mondes sous les yeux des enfants interrogatifs.

Mondes à vivre et espérer, mondes à naître et respirer, au flux majestueux irradiant une énergie sublime dont chacun en son cœur témoigne la raison, dont chacun participe la volition ordonnée, dans une précieuse harmonie dont les lourds tambours de bronze annoncent un horizon là-bas dans ces cils échus qui veillent la temporalité émerveillée, racine souveraine de la splendeur révélant sans abri sa propre beauté, témoignant vivace l’aventure ne se séparant de son gréement.

Car nature même de la divination, la Vie souveraine, que l’acclimatation porte au-delà des abstractions, en ce royaume de la paix infinie régissant les Univers, les accomplissant, et dans la clarté mage de l’étreinte éternelle les sanctifiant, dans une vaste vague de floralies, une vaste force déployant ses corolles pour abreuver les lys parfums des règnes en sillons, de ceux qui construisent, de ceux qui initient, de ceux qui agissent, dans la tempérance comme dans la clairvoyance, aux fondations participant à l’exfoliation de l’hymne Vivant.

Ainsi alors que s’observent en sépales des mondes en gestation, les uns en brumes, les autres anses de tempêtes opiacées, et d’autres encore soumis au vide et ses mesures, des mondes où la Vie trouve, malgré les contingences qu’elle subit, matière à survivre, à espérer, à concrétiser, résistant au puits sans fin attirant dans un délire puisatier toutes racines pour s’en gargariser, résistant par-devers et contre toute ingérence dévoyée afin de maintenir en son chant l’hymne souverain de sa pérennité, ainsi et pour toujours par les Univers en lesquels l’Éternité dispose…

© Vincent Thierry