Cristal de la mémoire

Cristal de la mémoire

 

Des villes de porphyre, améthystes densités écloses qui s’embrasent sous les yeux de couleurs ivoirines, nous sommes en semis sans sommeil de leurs sources, aux pâmoisons de constellations de rus opiacés, dont l’âme vivante, affluent de leurs souffles, irise les passementeries de jade au cristal de la mémoire dans un jeu de luminosité ne se perdant mais par les labyrinthes des moissons s’épanchant aux rives de nos joies, accomplissant des signes advenus la nuptialité de nos rêves.

Météores des caducités enivrantes s’exprimant sans refuge, là, aux mânes azurés où les éperviers, d’un vol gracile, annoncent le renouveau de la plénitude après l’insouciant désert qui d’écume en écume, en chrysalides s’étonne et se replie, tandis qu’en oriflamme se dresse le soleil puisatier, en racine et cime de toute aventure, levant son regard sur toutes surfaces afin de dire la moisson et ses équipages propices, vaste préambule d’essors qui de circonvolutions en circonvolutions s’imprègnent de cette rareté magnanime, l’éloquence, en sa beauté.

En sa grâce, livre d’étreinte et de rythme, de sens en fusion qui se libèrent et dans l’horizon splendide annoncent le devenir, tandis qu’aux larmes des oasis, dans la ténacité des océans, aux prononciations des mers abyssales, là dans la témérité des chaînes enneigées, au pourpoint des falaises de granit, dans la splendeur honorée des vents porteurs de fenaisons, iris liquide des profusions divines, se tient le lieu unique de l’éternité qui veille et accomplit, dont nous sommes infinitésimale partie et conséquence, florilèges qui s’enchantent au secret de toute divinité…

© Vincent Thierry