Ecrins des âges

Ecrins des âges

 

Écrins des âges aux ramures impériales, en fêtes sous le vent, dans l’azur immaculé qui berce de ses rayons les tendres élans de la jeunesse, les forces éclairées de l’adulte, la sagesse harmonieuse de la vieillesse, dans un cycle où les âmes se fortifient, se déploient avant d’atteindre, tel le papillon le cil du tégument de la chrysalide qui l’enveloppe, pour ce départ miraculeux vers la pérennité, alors que les oiseaux-lyres enchantent une multiplicité de paysages aux courses en farandoles.

Gemmes des bruyères aux opiacées délivrées, d’iris plénitude dans les flots du thym qui embaument les sépales de l’horizon, où, festives densités, des chênes millénaires saluent le vivant en fenaison, vertu propice du cerf royal, de la biche aux yeux immenses, des faons au cœur trépidant, et par le lieu comme par le temps, l’Être impérissable initié et initiant de cristalloïdes la moisson de son parcours, étonnant rivage d’une île vierge où les circaètes en ses falaises annoncent de nobles essences, des parfums surannés des alcôves précieuses, une régénération vivante, induite et supérieure, qui dans sa force de transcendance témoigne de cette liberté souveraine qui ne s’emprisonne.

Mais toujours se déploie, manifestant du Verbe sans méprise la conscience qui ne se leurre ni ne s’éblouit, une conscience intime de ce cristal qui renvoie par ses facettes la source des univers qui s’accomplissent, et dont l’Être en leur sein est miroir, concaténation des forces qui ne s’interpellent mais se produisent, au-delà des apparences, et que nul mimétisme ne reproduit car inhérent à l’Être, à son devenir, à cette désinence particulière qu’il régit et agit, sa nécessaire transcendance.

© Vincent Thierry