Renaissance

Renaissance

 

Des hymnes délétères dans la fragrance de l’instant, aux songes périssables des citadelles effeuillées, vastes augures des âmes de la nue fulgurant des embrasements sans répons en la demeure qui s’effondre sur elle-même, si captivée par ses déserts, si alanguie par ses sources taries, si condamnée en ses ébauches par les martèlements insipides de la paresse de la pensée, poussières de la vanité qui rêve, fondées sur l’abstraction, l’ignorance, le paraître, les agencements du néant s’avancent, voyant des peuples entiers asservis, des êtres sans lendemain se prosterner, et des cris et des voix, et des semonces, et des voyances et l’organisation de la mort envers le vivant se satisfaire dans la terreur, dans les miasmes de la culpabilité qui intériorise le démembrement de toute vitalité, dans cet égrégore de la bassesse qui souffle le vent de la déshérence.

Physique, intellectuelle, spirituelle, sur toutes faces de la Vie, broyant inexorablement l’hymne souverain, remplacé par un hymne à la joie funèbre, décrétant la disparition de la Vie au profit de la mort et ses multiples serviteurs, féaux de la lie accouplés à la bestialité de l’accroire, fruit pourri regorgeant de vers puisatiers qui s’émerveillent de leur déréliction, de ce vide où ne reste plus qu’une luminosité, celle de la créativité de l’Esprit qui ne cède aux tentacules de leurs hérésies qui se pressent, s’empressent, se congratulent, se légifèrent, s’ordonnent, s’accouplent, se réjouissent des parfums de mort qu’ils enseignent, ainsi dans l’intempérance du vide qui se cristallise, s’officie et se nombrilise, dans cette déficience qui dans son involution attise la contraction nécessaire à sa disparition.

Où navigants, nous allons les prémisses de cette terrible dérision, regardant les esquifs, les fosses maritimes, les écueils et les brisants, qui lentement prennent mesure de la disgrâce, et dans le feu et dans la cendre, et dans la désillusion diluvienne, dans la maturité des chants, disposant de l’éternelle rectitude qui se doit face à ces égarements, gréement des éléments en voie de reconfiguration des âges, allant de l’ombre surgie le néant de l’ombre, de vaste signification par les luminosités qui ne se voilent ni ne détruisent, par ces rus qui affluent les fleuves impassibles qui voguent de rives en rives les nouvelles altières de la renaissance, jusqu’aux fertiles Océans et Mers adulées disparaissant les brumes opiacées pour d’un chant divin porter solaire la portée de la beauté affirmée, de la vitalité recouvrée, dans l’harmonie des mondes qui se ploient et se déploient.

Dans cette densité exquise où le Règne Éternel apparaît, vive ovation de ses écrins porteurs, diamantaires, délaissant les temples agonisants pour délivrer de leurs instances la splendeur de la Vie, ainsi alors qu’aux flots se devisent encore les routes sombres, enivrées de courses monotones et arides, parfums oublieux et oubliés devant l’alacrité des florales demeures invitant l’Humain à son renouveau, par le délaissement des scories acquises, ces bâtons guidant sa marche d’aveugle, ces fouets aux lois lui assignant des croyances stupides, houles du mensonge dont se magnifient d’agapes les fauves informes de ces temps de nuit qui, déjà furent, fuyant leurs ombres pour mieux s’y circonscrire et disparaître dans le néant, leur maître accouplé, ainsi, alors qu’un rameau vert, dans la densité des mondes s’élève vers l’immensité pour glorifier ce passant des étoiles, l’Être Humain, accompli en sa demeure, qui s’élève, à son image, vers l’Éternité…

© Vincent Thierry