Mater dolorosa

Mater dolorosa

 

Inique en ses vestales, la puisatière destination enlise ses devins, où le cœur en ses racines s’édulcore de ses écrins, danse nuit des âges oublieux que la faux ébat dans ses ramures désenchantées, pluies des mânes délétères, qu’irise l’hymne d’un dessein contemplé, conjonction de rives effeuillées, de fleuves émondés, de talismans fanés, lorsque la Terre en leurs écumes regarde s’éteindre la beauté, la capacité, l’ornementation de son Chant, l’Humain.

Ces jours floué de son destin, ces jours destitué de son dessein, en deuil d’une mère en douleur devant les opiacées de la ruine de sa fertilité, ce cri de joie du Vivant qui s’extasie d’un devenir, pure désinence ouvrant ses yeux sur l’horizon pour conquérir son front de vive arborescence, déjà en berne de ses oriflammes sous les voix mortelles qui s’élèvent, éprises du mensonge, inventives de la virtualité et de ses saisons mortelles, voyant l’enfant aveuglé dans sa conscience générée par la torpeur de thanatos et de ses prêtres.

Là, ici, plus loin, tous en marque de l’atrophie la plus désincarnée, celle de l’incapacité à vivre, nains ne portant plus le nom d’humain, car déjà en mort de la Voie qui ouvre les mondes à leur destinée, florilège des Univers qu’il reste à maîtriser, ces jours d’un rêve brisé pour la mère comme pour l’enfant crucifié sur l’autel de la déliquescence putride de la mort, acclamée par la folie dominante des prédateurs insipides qui glorifient cette insanité, clameur de la médiocrité qui s’invente un prestige.

Le prestige de l’atrophie sur la beauté, reléguant la beauté pour affermir leur couronnement, la laideur mutilée, cet oripeau parcourant les mondes se délectant de la crucifixion du vivant, lorsque la Terre mère en semis devant cette errance, lorsque la Terre mère en émoi devant cette barbarie, lorsque la Terre mère devant cette incongruité dévoyant ses filles et ses fils, les Êtres Humains, taisant ses larmes, lentement se dresse pour d’une contraction dimensionnelle anéantir les non-humains qui s’imaginaient déjà règne de sa chair morte, délivrer l’Humain crucifié.

Son fils Ouranien et Solaire, des chaînes mentales et physiques du mensonge voulant l’absorber dans le néant, ce chaos originel sans avenir ni devenir, ce chaos dépassé par l’Humain, glorifié par le non-humain, ce chaos résorbé dans l’éveil et par l’éveil renouvelé par la réalité de la Voie dont la Terre mère, dépassant sa douleur, par ses filles et ses fils libérés de l’ignorance, restitue la splendeur, provoquant ainsi l’évanescence des scories et moires aisances qui n’ont d’autres buts que l’anéantissement de sa pure irisation, la Vie, et dans la Vie et par la Vie et pour la Vie, son nuptial dessein, l’Être Humain et l’Humanité !

© Vincent Thierry