Temples sacrés

Temples sacrés

 Temples sacrés de la mémoire des temps, en rites aux marbres des lyres renouveaux, élevant leurs ramures aux cieux pour porter les prières de cohortes enseignées, ceintes de cette beauté cosmique, lorsque le don s’initie, aux Temples encore labourés par les mugissements des vents, des pluies amères et des tornades guerrières, le soleil puissant et solidaire, nidation des eaux et du cristal des eaux, accueillant aux Temples le chant Humain, sa candeur et son inestimable apogée, alors que les fruits d’hiver tremblent sous la Terre la germination des avenirs aux promontoires du vivant.

Hâlant d’empires en empires les équinoxes de la nuit, leurs portails, et leurs passementeries oublieuses, enivrant du parfum de l’aube la rosée florale des lendemains qui rêvent, se coordonnent, s’assemblent, et dans une gerbe de corail construisent la beauté, la sagesse, l’harmonie, accomplissant des vœux d’hier, les rythmes de la Vie aux splendeurs qui naissent, sans hâtives saisons, sans raisons oubliées, la tempérance de leur chant levant ses oriflammes afin d’idéaliser le degré souverain de l’écume naviguant au-dessus des eaux.

Là, ici, plus loin, toujours renouvelée, dans l’exquise perfection de l’Amour, son illumination comme sa préciosité inscrite dans ce rite qui s’élève et se destine, en toutes voix par toutes voix, créant ainsi un égrégore manifeste subjuguant toute manifestation, de la plus humble à la plus couronnée, pour porter sa pure harmonie, advenant la maîtrise ordonnée, celle sans failles, développant les fondements naturels de sa croissance dans la réalité la plus féconde.

Allant d’Îles en Îles porter la nouvelle de l’assomption, de continents en continents libérer la pensée, écume et verbe, fenaison et moisson, abeille et miel, ainsi dans la raison de l’hymne qui vogue à la rencontre des rives sans oublis, là sous le zénith qui calligraphie l’Éternité et ses devises, ces Temples en essaims conservant en leurs pierres érodées tous les mystères des voix enfantées à la recherche de la Voie…

© Vincent Thierry