Chant de printemps

Chant de printemps

 

Et nous sommes messagers des temples d’ivoire aux parchemins enseignés, protecteurs des règnes, avançant sans refuge aux armes du soleil, nos armes en écrins, et la nuit pourra tomber que nos enfants seront à l’abri, que leurs rires et leurs sourires pourront poursuivre leurs voies en majesté, et le ciel pourra se fendre d’éclair que leur chant ne sera abîme, et les terres comme les Océans pourront fondre sur notre univers que leurs cils ne seront inquiets, car nous sommes là, Guerriers fidèles de la Vie, inflexibles devant les événements, marchant aux combats sans laisser transparaître la moindre émotion sinon celle de vaincre la terreur, détruire l’orgueil de la violence, conjuguer l’essor de la Paix.

Nos pas en chemins de terre, nos pas en écrins des mers, nos pas par les airs, hâlant l’immensité pour retrouver l’harmonie perdue par les fronts du parjure, ici et là, dans les sentes les plus sinueuses, par nos forêts ancestrales, nos chaumes de pierre gravitant les cimes éblouies, nos prés et nos vallons et nos villes délétères, ardents brasiers des corruptions métalliques, lavant l’injure comme l’affront dans des échanges démultipliés cristallisant nos terres d’assauts intrépides.

Là, ici, plus loin, en vols fertiles, venant, disparaissant, déjà oubliés par le navire chaviré, enseignes d’innombrables ardeurs, voyant naître en chacun la capacité de se fondre dans l’éternité, pour libérer la Vie, ainsi par l’aube téméraire, ainsi par la nuit sédentaire, tandis que les chiens de guerre disparaissent sous le feu de nos essaims, tandis que des villes nous viennent les hymnes de tout un Peuple qui acclame nos élans, et que nos morts, par-delà la Vie, désignent nos victoires.

Victoires du Vivant, victoires en semis qui parlent notre Histoire, impérissable en nos mémoires, victoires qui ne se désignent sans compréhension du don qui naît en chacun, ce don de la Vie à la Vie d’autrui, universelle désinence, que l’enjeu domine par le jeu souverain, voyant décimées les hordes barbares, hordes par nos terres, hordes par nos hymnes, balayées impitoyablement jusqu’aux houles des mers anciennes, dans ces flots de l’Océan majeur qui contemple notre lieu.

Au-delà des outrances, au-delà des règnes sans lendemains, au-delà des rubis sombres qui s’abreuvent du sang des innocents, hordes contenues et maîtrisées par notre garde Chevaleresque, là, au préau de nos frontières inamovibles, gardées par des guerriers toujours renouvelés, la Croix pour symbole, lavant l’injure et la prosternation dans un chant de guerre qui porte l’effroi jusqu’aux rives les plus lointaines, dans les âges qui s’avancent, restituant l’Ordre et la Sécurité séculaires à nos Peuples.

Volition de l’ordonnance qui frappe à nos portes, résurgence de nos racines inoubliées, ainsi par-delà les talismaniques errances, les atrophies et les stigmates de la barbarie, par-delà les contes désœuvrées et les histoires stupides contées hier par ces troupeaux de rives sans avenir qui pensaient corrompre la nature profonde de nos cœurs, qui pensaient circonvenir nos forces, et qui ce jour disparaissent de la mémoire Humaine pour toujours, ainsi alors que se lève dans les cieux le Soleil invincible et que nos regards se déploient sur l’horizon afin d’en œuvrer l’avenir harmonieux…

© Vincent Thierry