Hymnes en écrins

Hymnes en écrins

 

Des hymnes en écrins, joies sereines aux cils mordorés, nous allions le sérail des chants, dessinant dans l’azur les divines errances, les rêves éblouis, ces fastes dont la mémoire remonte les sources ataviques, empreinte sous la nue les voies surannées qui développent en leurs sillons des vagues altières et souveraines, clameurs sous le vent, aux fraîcheurs matinales, aux soirées vespérales et dans le midi d’une heure simplement, clameurs de l’horizon.

Alors que le ciel en son zénith, inoubliable, nature le Vivant, éblouie le berceau des algues, enfante le secret riverain des florales jouvences, fête des règnes couronnés, des altières définitions du Chant dont les messages éclairés nous enseignent, haute vague et pur respire, danse du verbe qui s’alimente, ingénu, fertilise l’appropriation des souffles, s’étoffe des brises marines pour d’un chœur triomphant étonner le monde de sa nuptiale correspondance, ainsi alors que descendent des fleuves colorés de gerbes de corail des nefs talismaniques que l’azur féconde.

Ambres en semis de cales emplies de blés, de seigles et de flores, passementeries d’épices opiacées attendues par de portuaires écrins, là-bas par-delà les îles enfantées, boisseaux des temples à midi, où diaphane la luminosité envole un parfum, compagnon d’oiseaux lyre aux plumages chamarrés de houle, cortège précieux dont les regards ardents sont épithéliales renommées, cortège souverain des soupirs de rives alanguies aux plaisirs enchantés.

Que le couchant des lys irise d’une fluviale arborescence, raison de l’éternité, de ce flux d’ambroisie qui coule dans les veines de chaque être vivant, flux et reflux, harmonie de toute devise, celle déployée, celle désirée, celle inoubliée, de l’Amour le cristal lumineux exposant ses mille facettes réverbérant la pure lumière de toute densité, pour porter aux vivants la raison de ces mondes qui se déploient, agissent, se perpétuent, disparaissent puis renaissent, au-delà des temps, au-delà des espaces, afin de porter la Vie en son affine splendeur, l’éternité en son sérail, l’Absolu souverain…

© Vincent Thierry