Fluvial émoi
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- Catégorie : Poésie
Fluvial émoi
Des Îles en semis, nous y voici, des règnes en passementerie, des rêves éperdus, dont les hymnes en pluies d’Éden raniment les flammes, où l’oasis est fruit d’une aube nouvelle sur les temples, estompant leurs âges pour offrir à la nue sa splendeur, adage de la pluie d’or de hautes vagues aux fraîches haleines, dans la courbure des flots, circonstance amazone des souffles, de la tendresse des sources minérales les flores millénaires d’empreintes azurées, au miel de rives parfumées.
Hâlant de précieux équipages, aux cotonnades épervières les stances délivrées de voiles sous le ciel, enchantant fertiles les écrins de la joie au parcours limpide, infini et suave, d’une roseraie éclose aux amandiers d’un sourire, vague conquérante, flux et reflux des ondes éblouies, lieu et temps de la concaténation du firmament, aux agrès vertueux enseignant de mystiques accomplissements, irisant de solsticiaux abandons, promptitudes d’évanescentes de gloire partagée au songe de la pluie émerveillée, splendeur de l’écume à la navigation solaire déployant ses ailes diaphanes, s’élançant vers les nuages à la rencontre de l’horizon sacré.
Portant ce message de la temporalité, que l’Amour encore et pour toujours embelli la terre merveilleuse, clameur souveraine des âmes de ces temps qui passent, s’initient, mûrissent, se flétrissent, se renouvellent, dans l’exacte densité que la Vie éclos, aux marges septentrionales des pâmoisons, des sérails invitant l’Humain à sa réalisation souveraine, dans l’Amour par l’Amour porté, danse sans naufrage aux alluvions du chant, dans l’architectonie des fleuves en parcours, rencontre des villes en royaume, aux portuaires désinences, et aux fauves allégories saturnales d’épopées épiques.
Des bruyères romarins aux sentes des dahlias, aux roses épithéliales sacrant les vivants, épures du granit des sèves amantes aux rites de grenats dont les orées répondent l’écho suave et solidaire, dans un havre d’émotions profondes dessinant aux lacs entrelacés les rêveries du vent, les énamoures des nuageuses perceptions parfumées de fêtes et de règnes, talismaniques devises des coryphées parlant de demeures, enseignées, aux abris tressés par les chênes millénaires, sorts de la joie.
Cette joie nouvelle explosant des gerbes de soleil, embrasant le firmament, constellant l’univers de sa présence inoubliée, cœur en corps de la vie, aux fragilités exquises, drapées de l’élégance naturelle, ceint de ce saphir lumineux des lendemains à naître, prospérer, développer, dont l’hymne ne se conte dans l’orgueil mais dans la parousie des vagues pour offrir au vivant son pouvoir de catharsis, dans un fluvial émoi de respire souverain…
© Vincent Thierry