Enchantement

Enchantement

 

Couleur d’épice, des sites abreuvés par la plénitude des serments, nous allions ce havre de paix et de beauté, éclair du vent aux messagères promesses, et nos cœurs palpitaient l’horizon, ces vastes étendues liquides, magistrales devises des ondes en lesquelles enlacés nous vivions d’harmonieuses splendeurs, des fêtes épousées, des règnes opalins, toutes vertus des nombres qui dans le parfum grenat des roseraies enfantent la joie de vivre, signes de présage d’altières définitions aux orées parsemées de multiples épanchements irisant la beauté diaphane des liens qui ne s’estompent, toujours se révèlent dans l’émoi des mondes et l’embrasement des sens.

Sans servitude, sans apparaître, car élection des passementeries du firmament éclos, danse au front des vagues, danse au soleil levant, danse dans l’apprivoisement des sources et l’exonde passion des stances, de celles qui révèlent, de celles exquises qui fécondent, dans l’appariement de rêves et des songes, dans l’ordonnance grandiose des temples à midi, sérail des ivoires bercés de sèves adamantes, libre dessein des algues en parcours aux souffles déployées qu’enchantent les oiseaux lyres aux semis des chênes millénaires, les circaètes majestueux aux falaises de granit et l’aigle souverain aux marches septentrionales.

Là dans ce cœur d’une oasis soudaine, dans la désinence d’un regard, d’un sourire, d’une ineffable houle amazone dont les ruissellements sont promptitudes des essors initiés, ainsi, et l’ambre en règne de ces échos libérait ce charme myosotis, cette adulation précieuse irradiant la perception d’un désir de perfection, d’équilibre, seyant à l’aristocrate détermination, dans une profusion, une commune mesure de déploiement, au préau de la lagune ivoirine dont nous visitions l’enchantement marin, par rimes et strophes, tumultueuses et solidaires, somptueuses et magnifiées, aux coloris magiques délivrant nos stances et nos hymnes aux gravures constellés de soleil et d’embruns.

Là, ici, plus loin, dans le ressac du temps qui passe, irisant des nectars opalins, des grenats éblouis, des laves moirées de quartz et d’argile, fonds d’histoires illuminés de merveilleuses farandoles culminant des clameurs, des souffles, des incantations, libérant des regards de feu, des embrasements sacrés et, dans la correspondance de leurs ultimes degrés, l’accomplissement de toute origine comme de tout devenir, horizon spontané aux écumes lourdes de promesses, latitudes de vagues grisées d’émotion s’élançant aux sentes pour fertiliser l’éternité.

Ainsi, insigne de toute régénération, le parcours de nos voix et de nos chants, dans la fierté des signes reconnus, dans la nuptialité conjuguée des œuvres, allions-nous ce sérail, paradis qui ne s’est perdu que pour celles et ceux qui ont oublié de regarder cette réalité fantastique exposant devant nos sens les liens inextinguibles de notre abondance, qu’il nous suffit de rejoindre pour initier par le passé, le présent, l’avenir, pour développer ce devenir qui nous est commun dessein, par la reconnaissance, par la conquête puis la maîtrise de toutes forces comme de toutes manifestations de l’harmonie à l’enchantement témoigné…

© Vincent Thierry