Fresques

Fresques 

Des signes éveillés constellent les fresques septentrionales, où l’oiseau, voyageur de grand renom, trouve ses vents porteurs. Il y a là mémoire sublimée des apparences, des lacis entrelacés de quartz et d’onyx, et dans la plénitude d’un matin d’été, le rire cristallin des enfants. Pure beauté aux cils émerveillés voguant d’ondes en ondes les respires safranés, parcours, de rives en fêtes des aubes tressées, dont navigateur, l’Aigle, en sérénité, est gouvernail.

Navigateur à l’image des passants de ces fleuves concaténés, se soulevant pour officier la splendeur d’une monade attitrée, souveraine, dont chaque orbe est reconnaissance. Aux portes franchies enseignées, se dévoilant, s’ouvrant sur les multiples mondes de nos lieux, de nos convictions, de nos fratries, bouleversante rencontre, ici, là, dans la raison de la sphère, dans l’horizon de ses degrés, qui sont autant de portes vers d’autres univers, qui eux-mêmes en leur condition identique ouvrent autant de portes, et ainsi de suite, à l’infini.

Portes démultipliées, portes en nombre, de palissandre ou bien de chênes burinés, ouvragées, dessinant des vagues myosotis aux nefs de cristal qui attendent nos passages, sous le regard souverain des lauriers. Lauriers d’une conquête, d’une victoire, d’une gloire achevée, lauriers en mystères et en prémisses arpentant les ponts sauvages et graves, attendant l’éclair de l’esprit qui vient.

Cet éclair fabuleux voyant les nombres s’unifier, se multiplier dans l’égrégore manifesté, ouvrageant des cathédrales, des cités olympiennes et de portuaires dimensions ouvertes sur les étoiles amarrées, où se charrient de cales pansues les étoffes moirées d’Altaïr, les iris quantiques de Vega, les robots multiformes d’Orion, et les épices de Calypso, et tant d’autres en frénésie dont les alcôves empliront leur suavité au sommeil des clartés.

Ainsi par les chants exposés, ramifiés d’élancements gravifiques de rêves consternants et chatoyants, de souffles de houles sans repos aux nervures des Univers, transcendant ce levant des étoiles blondes qui, telles des arcs-en-ciel, délivrent, sans rupture leurs messagers d’oriflammes. Sans brumes, aux sources des opales, dans la bruyante harmonie dressée et faste, sans repos, faisant entendre le son, le son unique correspondant de la transcendance sa rencontre avec l’immanence.

Pour des fiançailles énamourées  dont nous sommes moissons, livres d’avant-veille en chrysalide, attendant l’éveil et la transformation par les hymnes fondant l’éternité, ouvrant dans l’azur ces passages sereins sans balbutiements, aux vêtures vécues, ici et là, dans le potentiel des degrés des mondes initiés au déploiement vigoureux formalisé par l’astre de la reconnaissance éblouie, dont l’Âme aux ailes safranées, l’Esprit circonscrit dans sa méthode sans oubli, le Corps conçu, développe dans une irradiation somptueuse.

De pure noblesse par la persévérance de la compréhension des fugaces renommées des splendeurs passées, dans l’ouverture fractale de ces mondes azurés, où le vœu s’élance, mage en ses essors, sage en ses essaims, pour aller vers les immensités de la plénitude comme de l’assomption. Où il fait rencontre de toute divinité, de toute conscience comme de toute énergie, les unes les autres œuvrant la Vie dans son couronnement.

Dont d’incommensurables talents ourdissent la destinée, par la nécessité, conduite de rayons purs à la clarté symbolique et vivante des temps infinis, dont la concaténation permet leur repliement et leur adéquation aux nécessaires allégories enfantées et enchantées par l’apothéose, vivant au-delà des temps comme des espaces la pluralité exonde de la création, dont chacun ici devient solidaire de toute luminosité.

Y voir des parfums et des aubes transcendées, aristocrates de paroles se contant et affermissant, aux actes de bravoure et aux odes florales, une force mesurée et accomplie qui accomplit sous le regard Impérial, libérant tous feux dans un grandiose artifice mesurant les capacités, les engendrant, et les assimilant afin d’ouvrir les horizons du vivant, les culminer, les dessiner, les destiner, ne laissant rien au hasard, mais œuvrant à la nécessité.

Tandis qu’un sourire éclaire ce monde, dont les navigations de rites se poursuivent, délibérant les songes, contemplant et agissant dans la cécité oublieuse afin de la régénérer et la comprendre dans ces clartés sublimes où le regard conjoint, sans jamais se lasser, sans jamais s’incliner, sans jamais détourner sa vue de toute face qui viendra et œuvrera au-delà de la vanité, au-delà de la précarité, au-delà de l’atrophie, afin d’éclairer à son tour ici où dans un autre monde, où déjà dans ce monde, le dessein puisatier de l’Éternité qui veille…

© Vincent Thierry