Cœur de voute

Cœur de voûte

 

Des sites vespéraux le chant s'étonne, s'interroge puis, sans larmes et sans regrets, initie le rêve, un monde d'azur où le souffle est vivant, vibre toute volonté pour éclore les rives des lendemains à naître, inscrits, sans mystère, aux arcanes sages tenant lieu de ramures solsticiales à la candeur et la splendeur, sans atteintes des maux sensitifs déclamés, allant dans les abîmes porter les féeries des cimes, celles enivrées d'un parfum de règne, d'une fenaison à révéler dans l'écume des rives assoiffées, là, ici, plus loin, dont on perçoit la pluviosité, dans ce hâle dévisagé, aux fumerolles légères et ouatées allant et venant les exhalaisons des chênes millénaires.

Sous le vent, sur la terre, dans l'eau et le feu, irradiant les prémisses de l'aventure souveraine, alors qu'entre les mondes, les guides en florilège annoncent la vertu majeure, ordonnant l'avance intrépide, la gloire surannée, et la victoire ouvragée, ouvertes sur la Vie majestueuse, dont le signe s'approfondit, lentement mûrit pour décliner ses parfums d'ambroisie aux senteurs exaltantes, triomphant des adventices langueurs des cœurs désespérés, des rites amorphes, des dénatures attristées, de ces facondes dispersées par l'écume des brouillards. 

Ne se trompent en charriant leurs laves amères par-delà les calvaires où s'exondent des prières renouvelées, des voix sans nombre contant l'épopée humaine, dans un vaste chant aux œuvres nées, puisatières de l'évolution des êtres par les temps, aux étincelles fulgurantes ravivant la flamme vivante, magnifique en ses circonvolutions, magnifique en ses apaisements, allant des larmes du bonheur aux mystiques allégeances, naviguant ces flots de santal aux préaux d'onyx et  galeries de jade.

Où l'onde s'éternise, par-delà les opiacées, par-delà les splendeurs déchues, dans une haute vague au firmament délaissant l'écume pour d'un vol cristallin s'éblouir de vastes randonnées, frissonnant les âmes, s’élevant en leurs chrysalides aux architectonies sans failles donnant naissance aux voies souveraines, ces voies diaphanes et claires hissant les mondes vers leur destinée, là, sur l'horizon glorieux enfanté et épousé, ici, par le secret écrin des sources divines, toujours éployées pour la beauté et son couronnement, cette beauté couronnée dont l'amour toujours est coordonné, l'Amour majestueux personnifié dans la secrète alcôve de la pure destinée.

Ambre ciel de divinations exquises, aux flots d'abondance et de jouvence, toujours renouvelés afin de parfaire l'Éternité, tandis qu'en fresques se dessinent les signes ardents du renouveau, pléiades dont l'intensité assigne la présence de l'Absolu Souverain, un en tout et tout en un signant au-delà des errances les cimes à atteindre, les horizons à dépasser, toutes formes de la volition  entraînant, sinon à la perfection, au dépassement de l'Être de sa propre dimension, ce qui lui permet d'évoluer vers ces cheminements de l'Esprit, à la rencontre du Corps et de l'Âme, développant son Unité en majesté.

L'Unité de l'Être comme du Vivant, pierres d'œuvres aux innombrables facettes se conjuguant, s'acclimatant, et perdurant, tandis qu’au loin les mirages s’éteignent pour offrir la plénitude à l’Humain transcendé, écume des mondes à venir, des mondes à ouvrager, des mondes à définir, écume allant porter, au-delà des rêves, la majestueuse orientation du Chant, au navire triomphant des épreuves des temps comme des espaces afin de se fondre dans l’immensité de l’Absolu lui-même, cœur de voûte de toute destinée consciente…

© Vincent Thierry