Règnes souverains

Règnes souverains

Clameur des rives exondes, délivrant des fruits d’Olympe les essors de la nature aux joies acclimatées, s’en vient aux rubis des âges, constellant de passementeries d’ivoire les règnes souverains, ouvrant sur le large la condition vivante des Assemblées, vastes sous le frais soleil, moirées d’écharpes de vestales aux escales tissées de l’Occident fabuleux, gorgées de rives natives que l’azur parle et triomphe.

Essaims des roseraies de l’Ouest conquérant, au pavois diamantaire éclos de vagues à midi, de vents sacrés et d’eaux douces aux vertus nuptiales, asymptote des lourds tambours de bronze aux reliefs étourdissants, se frayant un passage par les plaines aux blondeurs des blés safranées pour ramener au sillon les éternels retardataires, les pelages aux pieds ailés, les ambres aux flèches épervières, et d’autres encore, que les sages devisent dans les alluvions des fleuves antiques.

Aux parloirs des temples d’écume et de jade, là où se rêvent les parfums lustrés des sèves amantes, sous le voile à peine né de diaphanes incantations, vertu des lys sevrages, aux ordalies contemplatives et aux sérails onctueux accueillant les Azuras, ainsi alors que le coryphée entonne de sa voix claire et limpide les événements des temps passés, des gloires adventices, des caducées de l’été glorieux aux semailles hivernées, des vanités aussi et des gloires passagères.

Témoin intègre de toute novation comme de toute résurgence dans la poussière des mondes qui reverdiront, et la phrase ici se recueille, le cœur de l’Empire s’incline, les Sages se concentrent, les Mages devisent, il n’y a plus d’an nouveau que l’an neuf qui vient, où s’enseigne l’écrin du dire, lors aux promontoires alentour et dans la vallée nichée, exposant toute voie de l’horizon, pour cette année, hier, sans guerre ni convoitise, sans avarice ni ladrerie, pour cette année venue, pleine de promesse, sans réfutation, devant la cartographie du chant présent.

Épanoui et irradiant le dessein de parcours antiques au sevrage des éclairs, dans la témérité  couvant l’honneur, dans cet esprit souverain qui, non seulement contemple, mais agit avec la retenue comme la fermeté se devant, voyant des heures nouvelles au front d’or diamantaire le Verbe sur toutes terres conquises, le verbe comme un talisman, portée de tous par l’unicité de complémentaires écrins, de solidaires altérités, de reconnaissances révélées par l’empathie.

Toutes voies en la Voie sereine dont les guerriers témoignent, armés du glaive et du bouclier d’airain, gardiens des frontières inaliénables des Peuples en écrin, de ces gestalts fabuleux où l’histoire du sang enseigne, voyant qu’il n’est de terroir comme de racines que ceux du droit du sang et en aucun cas du sol, le sang versé, accompli, naissant les sublimes identités participes, flux d’une rémanence multipliée, se fortifiant aux flots des grèves ancestrales, aux demeures prairial, aux forêts multimillénaires enseignant, aux montagnes souveraines, aux fleuves et aux sources sa fondation de vivant.

Ainsi au cœur de victoires sans exclusion dont la vaillance du Verbe encore et toujours fertilise le savoir, dessinant sur l’horizon de vastes cultures ne devant rien à l’emprunt mais tout au souffle de la rémanence fortifiée, enrichie, développée, hissant au sommet une écume convoitée par des Peuples consumés par le commerce qui de l’ivoire, qui de l’or, qui de denrées rares ou abstraites, combattus et relégués par le vent d’Ouest, le vent souverain étreignant l’âme conquérante, l’esprit aiguisé, le corps fortifié par la prononciation de l’an neuf.

Alors que les buccinateurs entonnent leur chant d’azur, voyant se disperser ce temps qui reviendra, dans la joie légitime de voir les pouvoirs nés de leur sang assigner l’ordre en préservent la sécurité de tous, ainsi aux frondaisons à venir alors que se dresse par d’autres temps le combat titanesque qui verra s’affronter la Vie contre le parasitisme du nomadisme, en chaque Nation, par chaque Peuple ouvragé, dont la victoire déterminera le retour du vivant à sa réalité souveraine, mais cela est une autre histoire…

© Vincent Thierry