Et des lys aventures

Et des lys aventures

 

Et des lys aventures aux promontoires des rives ensoleillées, parfumées de myrtes et de safran, allions-nous les mers ancestrales, les Océans antiques, à la recherche des vagues amazones, de celles qui sont le fruit des chœurs que les astres mobilisent pour nous faire reconnaître la vaillance et la force, la secrète victoire de nos armures sur le sol de nos chants, et d’éclipses les humeurs des moments pour, vestales, annoncer les degrés des orbes qui soufflaient de vifs élans aux émois de nos âmes constellées d’eaux vives.

Nous parcourions ce cil de l’aventure des écrins, et l’humus des flots vigoureux annonçait ses parcours pour nos âges que le solstice d’été dévoilait, des parcours souverains que les élytres à genoux ne pouvaient contempler, tant leurs stances élevaient nos cœurs aux puissances déifiées, que nous pressentions, que nous enlevions dans le nectar d’un pouvoir accordé qui nous hissait aux cimes de leurs splendeurs comme de leurs majestés, il y avait là les transes d’un instant et les couleurs d’une florale demeure, les passementeries d’un hiver finissant, aux ciselures de cristal, et les émaux d’un printemps divin.

Danse de cohortes azurées que les hymnes tissaient d’une joie commune, reprise par le souci des algues en semis évertuant leurs houles en sérail, tandis qu’à l’unisson des songes, les mystères révélés s’enchantaient dans un préau de tutélaire abnégation, livrant sépales les moissons de l’ardeur conquérante, désirée, incarnée, rayonnante, que les nefs gréaient de leurs voilures argentées, sous les offices de capitaineries donnant la tonalité majeure d’une marche officiante.

Drapée de diaphanes éloquences irisant de portuaires dimensions, par-delà les houles en assauts, aux fières étraves élançant au levant leurs ramures impériales, où nos yeux se baignaient pour mieux se destiner en leur horizon olympien, là, ici, plus loin, par de stellaires ovations incarnant la parole mage délivrant les étendards sacrés à tout un chacun en sa mesure, en son pouvoir de déploiement, en sa capacité signifiante, au-delà des fastes et des préciosités, au-delà des coutumes et des lois voulant le frontispice l’allégorie d’un charme,.

Toute viduité en ces lieux ne pouvant être comprise et naturée que par la composition souveraine, et non par la désinence d’une génération, ainsi et dans le feu et par le feu, ainsi et dans l’eau et par l’eau, ainsi et dans la terre et par la terre, ainsi et dans le vent et par le vent, dans la concaténation des flammes devisant le sort de chacun d’entre nous, en ses illuminations comme en ses raisons, en ses adventices déploiements comme en ses firmaments.

Où notre mesure s’éblouissait par les souffles de l’azur, allait, portée des règnes, les stances évertuées, affirmées et autorisées, enseignant les mille écheveaux de l’action comme de la contemplation, égrenant les parturitions des mondes en états, au-delà du conte suranné, forgeant un devenir distillant des horizons matures après les précipices des ondes, les moires incertitudes et les clameurs adulées, feu d’un serment souverain qui n’accepte sa plénitude mais se déploie afin d’enfanter le Verbe du Vivant, en ses rêves comme en ses songes, dans cette demeure certaine dont l’orbe n’atteint les superfétatoires exils.

Et notre chant correspondait cet ouvrage à la mesure démiurgique, efforçant les cils à une vision sublime ne s’étoffant de passementeries délétères et de voilages inquiets, afin de parfaire le sort et ses essaims glorieux, œuvre de l’Histoire sans oubli, tant de fresques aux paysages victorieux s’élançant ce jour comme des principes, voyant qu’il n’est de conquête que celle de l’éblouissement et non de ses dénatures.

Qui, frises de l’Orient, s’accumulent perdition de tout devenir des Peuples et de leur couronnement, tandis qu’enseigne le sillon révèle la fertilité et par ses atours une force titanesque ne s’amenuisant mais se fortifiant de l’essence même de la vitalité agissant afin d’affermir le ciel dans cet espace de matière spirituelle ramifiée où se voient des temples égarés, où s’engluent les adventices connaissances, tourments d’âges iniques reflétés par une pérennité instaurant des divisions exclues se multipliant d’ordres sans talents, animant cette fournaise devenue, dont les menstrues dévoilent les imperfections des rimes.

Mânes sans repos, combattues en leurs alluvions, leur profusion, vomissure des croyances aux altercations mimées qui ne sont que les racines du même feu de paille dont l’hypocrisie surgit le néant dantesque et ridicule, vanité de naïve incandescence qui n’est que nature même de ce contenu aride et mielleux transparaissant où s’ébaudissant des souches anémiées et prostrées de la Vie, des floralies souillées par la purulence d’un venin brandissant sa convoitise.

Aspirant tout ce que l’intelligence construit pour l’amenuiser, la faire disparaître dans le fumier et l’immondice grouillant se réjouissant de sa permanence, lentement érodée, car de fatuité, d’apostat, de traîtrise et de félonie, allant vers l’abîme et ses souillures, ses horizons défaits, cette bouille infecte sans couleur, sans odeur, sans apparence, sinon celle de la flétrissure qu’elle enchante.

Horizon de ce détournement auquel on assiste dans les assises de cette petite terre se refermant sur elle-même afin de mieux supporter cette déréliction qui posait, venin disparu depuis des millénaires contre lequel nous allions combattre afin d’attraire la beauté par les univers engendrés, et non complaire à la bestialité qui augurait, ainsi alors que nous partions, sachant éponyme notre retour incertain, mais notre avenir comblé par la lutte que nous entreprenions pour la Vie, par la Vie, en la Vie…

© Vincent Thierry