Instant

Instant

De l'œuvre en cil épervier aux fastes de la nue conquérante, nous viennent ces vastes champs d'azur aux clartés abyssales, rives démultipliées de l'incarnation des possibilités, de ces vagues frontales dont les demeures nuptiales explosent de couleurs votives, les unes les autres ébrouant leurs diaphanes splendeurs pour prononcer le Verbe, dans sa témérité, sa hardiesse, maître conquérant des îles anachorètes où s'enchantent les fresques de l'histoire épanouie des âges diluviens, de ceux qui furent lovés dans le cœur de nos mémoires, disparus dans le sillon majestueux des ors somptuaires, de ces livrées d'arc-en-ciel en leurs exquises volitions fondant le sérail de l'éternité, gravures des mondes sans oubli aux passementeries hivernales, dans l'algue du séjour s'ouvrant à la nuptialité des houles sous le vent, dans la splendeur solaire en éventail, aux bruissements d'Olympe où la myrrhe et le glaïeul s'enlacent, pour un premier baiser hiérophante, afin de gréer l'astre du séjour d'un regard merveilleux.

Enfantant les rêves et les songes accouplés, ces vastes horizons de la pensée fécondant l'avenir dans des jeux divins aux approches sereines, mélancoliques, volontaires, toujours guides dans la traversée des univers façonnés, loin des opiacées stériles, de ces couchants brisant les flots de l'océan, emportant sur les grèves les plus belles créations pour les perdre dans la monotonie des heures, variance dont l'Être fait sa raison, son imagination, dont la théurgie vibre en lui pour toujours aux tréfonds des Univers enseignés, composés, agencées, aux charnelles éloquences disparues, où le Verbe éveille une pensée divine, vol d'oiseau-lyre, vaste dans l'orée des promontoires sans abîmes, allant des draperies de miel et des satins bleuis de parchemins sans équivoque, lisibles par les cieux engendrés, hermétiques, pour toujours renouveler leurs fresques nuageuses dérivant les souffles, accentuant de frises étincelantes leurs poèmes homériques, où, chatoyantes, leurs vertus confinent aux cimes l’allégresse, par-delà la temporalité et ses eaux vives.

L'Esprit au-dessus des eaux, toujours, veillant l'apprentissage, la conscience et la maîtrise de l'intemporalité par l'éveillé, enfantant la plénitude, enfantant la gloire non surfaite mais conjointe de la grâce et de ses mille et mille parfums assignant le destin, là, ici, plus loin, aux mânes sans absence, aux nefs adulées, dans la prêtrise d'une ascension inscrite par l'éternité,  conquise par l'aube révélée, dont l'appréciation des termes, dans la candeur mystérieuse du regard, ne s'absente, pour ce développement majeur mutant chaque Être Humain à l'instant souverain, instant de la pluralité, espace de l'architectonie dans laquelle il importe sa pure détermination, déjà éternelle en ce degré, tel voyageur de sites fabuleux, car voyageur des univers et de leurs mondes, voyageur épithélial aux randonnées azuréennes qui ne se sursoient, bien au contraire abondent un émerveillement dont la somptuosité est arcane de la volonté, majeure de la pluviosité d'un sacre sans déshérence, aux flots inscrits, ouvragés, délibérant l'apogée des chœurs qui se pressent pour enfanter la beauté du firmament, déployer leurs circonvolutions natives, dans une féerie souveraine...

© Vincent Thierry