Où se surprend le Chant
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- Catégorie : Poésie
Où se surprend le Chant
Où se surprend le chant de rêver, en consomption des signes, en apothéose des formes, dans le dire prononcé, sur l’écume des vagues, dans la moiteur de l’air, dans la chaleur des terres, dans l’embrasement solaire, nos équipages en semis commerçaient des cargaisons de règne, des cendres amazones et des rubis opiacés, d’Îles en Îles, aux portuaires abysses des désirs de parfaire, irisant des escales sans naufrage, des clameurs de tempêtes et des rires ardents aux danses saturnales d’étés indiens.
Par-delà l’inventivité festive, ils résonnaient les arcanes diurnes et nocturnes des souffles en répons du salut des aubes sous le vent, alors qu’aux zéniths leurs vœux s’éclairaient de fresques nouvelles, chemins de cales aux épices invariants, aux poudres d’or de roseraies de palissandre, débattant de l’avenir des courses frontales sur l’horizon du Verbe, là sur ces flots d’azur ou de bourrasque qui les portent au firmament, dans la quiétude, la bravoure et parfois la peur au sommet des tempêtes qui les secouent comme de simples fétus de paille, pour joindre les florales demeures d’oasis précieuses.
D’eaux vives affirmées délivrant des cœurs le cil de la beauté, de l’exaltante passion qui marbre, maritime, des passementeries d’ivoire, des sources de conflits gréés, des flottes naviguant des pavillons distincts, concert de canonnades épiques et d’assauts intrépides, striant des fumerolles évanescentes sur l’immensité diaphane des eaux calmes ou agitées, toujours égales en leur densité, s’amusant de ces écharpes de corail se disputant un butin sans lendemain.
Ainsi alors que fendant la brise, vers l’Ouest ils poursuivaient leur route, et que dans le ciel des myriades d’oiseaux lyres enchantaient les dernières convoitises de la brume, que le soleil ardent attisait le temps neuf, ce temps de leurs chemins, ce temps de leurs écrins, les avisant concaténation de tous les lieux, hymne de certitude auquel chacun d’entre eux rendait hommage, avant que de repartir vers ses tâches quotidiennes qui sont moissons de leurs essaims, dans le sourire faune des gerbes de cristal, dans les parures souveraines aux couleurs chatoyantes, liserés de jardins édéniques aux larmes absentes.
De nefs glorieuses, architectonique de chants sereins vibrant à pâmoison l’empire de la Vie, de ses alizés somptueux reprenant ces mélodies de bonheur que seuls les amants savent conter, ainsi et dans leurs ondes, ils s’endormaient du sommeil du sage pour voguer à nouveau vers l’infini, ses cristallisations, ses écharpes de sommeil précédant l’éveil et ses fabuleux horizons à conquérir et essaimer…