Effroi

Effroi

 

L’effroi, la densité des émotions, sont à leur comble devant la tragédie d’Acana, enfants, femmes, vieillards, rien n’a été épargné, une pluie de feu et de cendre a englouti une espérance, un rêve, un désir, monstruosité commune aux belligérants qui s’affrontent, les pluies de roquettes s’abattant sur Israël ayant cet objectif commun, la destruction de toutes vies, organisée, planifiée, systématique, utilisant le fer, la chair pour arriver à son but, monde de folie où la perception n’existe plus, monde de vengeance où le sens commun n’a plus droit de visite, lorsque de plein fouet la mort frappe, et ce ne seront les cris effarouchés de nos contemporains, bien à l’abri dans leur citadelle de paix, dont ils ne connaissent pas le bonheur, qui changeront quoi que ce soit à ce phénomène dont l’ampleur ne se taira, que par la volonté inflexible des représentants aptes de ces belligérants, ou par la destruction totale de l’un ou l’autre ennemi.

La solution du désarmement est un leurre, celle de la cessation des combats une utopie, nous ne sommes pas en face d’un drame commun, ni dans une cour de récréation, nous sommes en face de deux visions du monde qui s’affrontent, l’une voulant l’annihilation d’Israël, l’autre voulant conserver sa nation, son état, et combattant pour survivre, et ce combat que l’on regarde aujourd’hui comme un épiphénomène est un combat qui perdure depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, laissant de générations en générations des traces indélébiles qui ne se surmonteront pas avec quelques paroles initiées autour d’une table, il faudra bien plus que cela pour apaiser cet univers exacerbé par la violence, la mise en œuvre d’un no mad land protégé par la communauté internationale, n’ayant pas seulement pour but un vulgaire gardiennage mais la pacification des populations dont les haines ancestrales sont autant de sources de brûlots. Et par-delà cette mobilisation il convient de faire reconnaître définitivement l’État d’Israël, seule garantie de pacification dans cette région troublée par la violence, le désarroi, la misère, et l’opportunisme liés à cette misère !

En conséquence œuvrer sur trois fronts : économique, (assainissement des économies locales, mise en activité des populations, développement industriel) culturel (réintégration des conditions de viabilité des particularités identitaires, résurgence historico géographique des caractères des populations), politique (déterminisme dans le cadre d’élections légiférées, mise en œuvre de pouvoirs autonomes et non discursifs axant leur légitimité sur l’épanouissement des populations), sous l’égide d’une force militaire incorruptible, pas nécessairement représentée par l’ONU, admise par les deux parties, garante de l’apaisement et de la mise en pratique précitée, gardienne de la paix et rendant compte de son mandat à l’ONU.

Ce n’est qu’à ce prix que se tairont les armes, le respect mutuel des populations, leur reconnaissance mutuelle, leur permettant de s’épanouir et prospérer sans les contraintes auxquelles elles se sont pliées depuis plus de cinquante ans maintenant ! Mesure pour mesure, il convient de cesser de regarder le monde comme les autruches, la tête dans le sable, l’apitoiement est une belle chose lorsqu’elle n’a pas de frontières et qu’un enfant en vaut un autre, quelle que soit son appartenance, ethnique ou religieuse ! Mesure pour mesure, les précitées feront levier si et si seulement elles sont appliquées. Dans le cas contraire, eh bien cette guerre se poursuivra sans discontinuer, faute d’avoir su trouver dans les légitimités réelles et non virtuelles les Êtres d’exceptions qui sauront faire un pas vers l’autre au-delà de la haine, Êtres qui viendront d’eux-mêmes sur ce chemin de paix si et si seulement une force d’interposition drastique jugule ce phénomène dont les amplitudes sont à la démesure de la haine naturelle accumulée entre les belligérants !

© Vincent Thierry