I PRÉAMBULE

Dans la constellation des hymnes qui se sursoient, dans la frénésie des mythes qui s'inventent, dans la pluralité des contes que l'on nous enseigne, dans la fabulation théocratique de la dérision, dans l'ascension de la déréliction, dans la bassesse dominante, dans le calvaire morbide des prêtres de thanatos, dans les dithyrambes et les grandiloquences de pouvoirs asservis, dans les noctambules errances de l'apparaître, dans la confusion des déracinés qui s'embellissent de turgescences opiacées, dans la destruction qui accélère ses rythmes, dans la profusion des logorrhées qui marquent de leurs aisances les fosses communes où se noie l'humanité, dans l'adoration bubonique de l'archaïsme intellectuel, physique et spirituel, dans la désinformation qui roule ses mots d'ordres, dans la propagande cannibale qui fulgure ses immondices, dans la destitution conceptuelle, dans la boue la plus dantesque qui recouvre toute culture, dans l'annihilation du vivant au profit du non-être, cette chose sans identités car sans racines, dans la léthargie sidaïque qui pénètre chaque souche du vivant, dans le fumier dont s'extasient ceux qui jouissent de la destruction humaine, dans la désinence fluviale de la guerre portée comme rempart à des civilisations totalement délétères, car sans aucune consistance, sinon celle de leur arrogance complice de leur ignorance, dans le flux et le reflux de la bestialité accouplée à la prosternation à des forces sans lendemain, dans la culmination de la désintégration du vivant par le laisser faire de la prostitution des enfants et des femmes, la diffusion de drogues létales, le trafic d'organes humains, les meurtres rituels et cannibales d'enfants plus particulièrement par des sectes qui servent, toutes sublimations chtoniennes permettant d'asservir pouvoirs et piliers des pouvoirs existants, dans ce lieu, dans ce temps, dans ce lieu, dans ce temps d'inversion de toutes valeurs, que l'on ne se trompe, veilleurs et gardiens de la Vie ne s'estompent, mais bien au contraire combattent, en tous lieux, par toutes faces, sur tous les fronts, sans faiblesse, afin d'initier les réactions salutaires permettant d'anémier le venin de ce serpent qui ce jour s'imagine vainqueur, alors qu'il est en voie de désintégration, la pourriture du bois rongé par les vers, marbrée de clinquant, ne pouvant très longtemps faire illusion!

Ici le lieu, notre monde, ici le temps, préliminaire du troisième millénaire, et par delà le lieu comme le temps, le Vivant, la Vie dans son affirmation souveraine, la Vie puisant en ses racines le devenir de la temporalité, marche officiante, en ce jour recluse, marche triomphante, en ce jour déshérence, marche victorieuse, en ce jour atone, qu'il convient de renaître au firmament de son aventure éclose, qu'il convient d'analyser en cette fluctuation qui règne son anémie comme son anomie, deux rives d'un fleuve charriant l'écume de la moisissure des chants qui pour la plupart recèlent les ordonnances de l'impuissance, impuissance à vivre et à créer qu'il nous faudrait comprendre comme sort de notre avenir, tant leur dictat est source nourricière des Peuples de la Terre, qu'il nous faudrait, mais que nous ne suivrons dans leur défaillance hautaine que pour mieux les réduire à leur expression naturelle, celle du vide, ce vide cancérigène qui laboure les sillons de la Vie, les exulte aux passions les plus morbides, les plus assignifiantes, dans la raison de la puissance désincarnée qui les soumet, les conjoint, les opacifie pour mieux asseoir cette domination de la turpitude, de l'abjection, de ce contentement naïf qui frise l'invariant sortilège de la dépendance, celle de l'humain coupé de ses racines se réfugiant dans le giron de l'immondice afin de complaire à la létalité générée qu'il génère dans cette recherche du plaisir virtuel qui l'abstrait du réel et le fonde esclave, esclave né pour l'esclavage et la domination, esclave en puissance qui tel le chien qu'on fouette et qui obtient un sucre après cet abattage réclame en implorant le fouet, mesure de notre monde, mesure de la pourriture qui le saillit et que nous devrions adorer, ce que nous ne ferons pas, car nous ne sommes pas nés pour être esclaves de quiconque, d'un quelconque mot d'ordre, ni de la force, ni de la pitié, ni des totems, ni des fanions sans lendemains qui se pressent pour ordonner l'esclavage légiféré, car n'en déplaise, l'Aigle n'est pas un serpent, et son regard ne s'entache de cette dérision chtonienne qui voudrait devenir le devenir de notre Terre!

J'ai bien dis notre Terre! Car cette Terre qu'on le veuille où non n'appartient pas à quelques semis de la Vie, mais à la pluralité des vivants, et ce ne sont les arcanes bellicistes d’arrogants de fiertés désuètes et sans lendemain qui y changeront quoi que ce soit. Le parasitisme de quelques uns, qui fait loi ce jour, comme en d'autres temps n'est qu'un épiphénomène à l'échelle du temps, temps qui ne se conjugue linéairement mais géométriquement, et qui dans ce dernier cadre démontre, si cela restait à prouver, l'inanité du pouvoir que se donne ce parasitisme dans le cadre de la Vie, de son Evolution, de son devenir. Croire ou accroire un seul instant que l'indétermination face au parasitisme est figé, c'est déjà oublier l'essence même du Vivant, qui, fluidité, ne s'arrête à la pernicieuse lacune d'une temporalité devisée. Partant du principe de la non linéarité du temps, que le temps ne trouve son originalité que dans le cadre de l'individualité, normé par le généré, on peut tout simplement voir qu'il n'existe aucune unicité du, des devrais-je dire, temps, et en cela, dans cette raison magistrale de la Vie ne mettant en balance toutes ses forces motrices dans le cadre d'un seul vecteur, pouvons nous formaliser que tout pouvoir, quel qu’il soit, dès lors qu'il ne relève que d'une unité de temps, est voué à l'irrémédiable destruction, par caducité, obsolescence, entropie. Ainsi ce degré de compréhension acquis, que chacun retienne un temps soit peut, sans jeu de mot, pouvons nous poursuivre et éclairer la nature du nid d'aigles qui composante intègre le tout, et deviendra opérant afin de rétablir l'Ordre en sa puissance et non sa décadence, l'Harmonie en sa vitalité et non sa dissolution dans l'agressivité, la force constructive et non la destruction implicite, voies de la préhension du Pouvoir en capacité, et non de l'impuissance destructrice, telle que nous la voyons s'accroire règne ce jour, en ce lieu et en ce temps.


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