Challenge pour l’Europe
- Détails
- Catégorie : Civilisations
Challenge pour l’Europe
Indécence des propos, refus du réalisme, manque manifeste de pragmatisme, voici le chant du cygne des dirigeants de cette Europe en voie de disparition, les prébendes pour seules conditions, la cordonite pour seule espérance, les unes et l’autre ce jour vouées à l’échec par la sanction des urnes, impitoyable, dont ils ne tiennent nullement compte en ce jour, si égarés dans leur torpeur qu’ils ne savent plus qu’ils ne représentent rien, rien sinon qu’eux-mêmes, petits frères et petites sœurs voués à l’utopie d’un humanisme ne tenant pas compte de l’humanité et de ses constituants !
Ils ont oublié l’essentiel, que la fondation de l’Europe ne pouvait se faire dans l’uniformité mais dans le respect inconditionnel de ses constituants, les peuples, ces peuples voués aux gémonies par leur discours tronqué, leur audace tendancieuse, leur verbe atrophiant, oui, les peuples existent et leur composante historico géographique, les nations, aussi, tels les membres du corps humain, et s’ils avaient voulu l’ignorer, ce jour le leur rappelle avec fermeté. Alors quel devenir me dira-t-on, il ne suffit d’être critique et je le conçois aisément, il faut construire !
Cette reconstruction ne peut se faire que dans le cadre d’une légitimité transnationale, une base née de la volonté des peuples, qui ne sera donc économique mais politique, politique au sens de l’affermissement de l’Europe institutionnelle et non au sens de celle des prébendes de ce jour. Cœur de cette ambition le socle initial, né de la rencontre de Paris et Berlin, l’Europe des neuf, viable, cœur même de cette Europe des complémentarités existentielles qui ont façonné deux mille ans d’histoire qu’on ne jette pas impunément dans les poubelles de la mémoire collective !
Europe des attaches donc, creuset économique par excellence s’ouvrant sur le monde en intégrant le possible et non l’irréalisable, cette pandémie de la pauvreté qui ne peut surgir du Néant communiste par la grâce d’un siège au sein d’un conseil constitutionnel quelconque, mais par une prise en main interne significative, politique, économique, militaire, lui permettant d’intégrer en ses périphéries le creuset initial. Ce n’est qu’à ce prix que l’Europe naîtra, une Europe aux rameaux forts économiquement et politiquement parlant, qui ne sera la livrée de suggestions, et encore moins de prévarications !
Voici l’astreinte en ses coordonnées qui ne laissera un corps vide entre les mains d’un libéralisme sans mesure sinon que celle de sa suffisance, ou entre les mains d’un social communisme déguisé par les oripeaux d’idéaux voués à la destruction de la volition, coordonnées bipolaires du syndrome identique du pouvoir exercé ce jour, celui tendant à la destruction des valeurs de l’identité et de sa formalisation légale, la nation, qui représente la cellule-souche de la diversité et de son pouvoir !
Mouvance, les tenants de la politique européenne n’ont pas compris ce message clair, et les uns d’ignorer et les autres de pleurer sur leurs prébendes, et maintenant jusqu’à remettre en cause la pertinence d’une interrogation des peuples ! Outrecuidance de l’aveuglement et du mépris portés aux peuples ! Il ne reste plus qu’à espérer que ces peuples se réveillent de la léthargie en laquelle ils sont muselés tant par les porte-fanions de cette Europe exsangue que par les médias serviles qui les protègent !
En auront-ils le courage alors que se dresse devant eux une guerre économique implacable, où les ressources naturelles deviennent un enjeu prioritaire pour la survie, où les monopoles se resserrent pour mieux étouffer la vitalité, l’esprit de créativité et d’entreprise ? Il convient de n’en pas douter, car douter serait insipide et faire preuve de cette faiblesse qui jusqu’à présent a permis l’invention de cette tour de Babel, vouée dès sa naissance à la ruine, car fondée sur l’abstraction et non la pertinence du réalisme, soit ce pragmatisme dont il convient désormais de mesurer l’importance afin de faire face aux problèmes les plus graves de notre temps, exposés ci dessus.
Que préfère-t-on, une Europe à neuf se développant harmonieusement et intégrant petit à petit des partenaires viables, ou cette sangsue avide aux pieds d’argile qui se vide de sa substance que l’on nous désigne comme le sommet du possible ? Voilà la question qu’il convient de poser et à laquelle il conviendra de répondre si on veut cesser de voir bafouée la liberté publique, le respect de l’identité ! Tel est le challenge qui naîtra la survie ou le déclin de l’Occident ! À chacun d’entre nous de jouer…
© Vincent Thierry