Europa

Europa

 

Majeure, la voie s’élève et nous voudrions bien croire qu’elle propulse les Identités dans ce cœur de volonté qui permet à chaque individualité de se révéler et offrir le meilleur d’elle-même à la collectivité, dans un cadre favorisant son épanouissement et lui permettant d’accéder à sa propre transcendance, mais malheureusement ce que nous voyons se profiler à l’horizon ne ressemble à rien à cela, bien au contraire.

La constitution Européenne n’existe toujours pas, et les cinq cents millions d’êtres Humains qui aujourd’hui devraient relever d’un Existant, l’Europe, politique légiférée, se retrouvent prisonnier d’un existant virtuel dans lequel la permissivité des pouvoirs s’exerce sans que l’être Humain n’ait le moindre mot à dire ! De fait, nous ne pouvons que constater cet état de fait et ce ne sont les quelques bulletins de vote que nous glisserons dans une urne qui y changera quoi que ce soit. Comment peut-on voter pour les dirigeants d’une Europe qui n’est basée que sur des abstractions ?

Que l’on se réjouisse de voir arriver dans le creuset de cet Existant une multiplicité d’État, liée historiquement à la réalité Européenne, cela est sans équivoque, mais que l’on se réjouisse sur des bases vaines et fragiles, cela laisse rêveur, rêveur sur les opportunités d’une dictature qui peut du jour au lendemain naître de cette réalité.

Prémisses de cette considération, il suffit de voir que le Pouvoir économique de chaque État devient le jouet de l’abstraction réalisée, au mépris d’une réalité particulièrement dangereuse pour les pays qui se sont développés dans un cadre socio-économique permettant à chaque citoyen de vivre en adéquation avec un pouvoir d’épanouissement, ce qui n’est plus vrai aujourd’hui, puisque l’entrée en force de pays en voie de paupérisme ne fera qu’accélérer la faillite de chaque partie intégrée.

La pauvreté s’installe. Que l’on ne se leurre, il suffit de regarder dans notre propre pays, la France, pour voir s’installer exponentiellement cette pauvreté, au nom du quantitatif et non du qualitatif. Vitesse et précipitation accélèrent encore plus ce mouvement.

Sans être prophète on peut prévoir d’ores et déjà que les années qui vont suivre verront un lissage des données socio économiques vers le bas, et les Êtres Humains en pouvoir, (mais quel pouvoir ? Sinon que celui que se donnent des êtres qui n’ont de légitimité que dans le cœur de l’abstraction européenne) devenir des mobiles économiques, acculturés et voués au service de l’économique avant que de lui être dévoués, nouveaux esclaves d’un système dont, si aucune constitution Européenne n’est adoptée, ils ne maîtriseront en aucun cas les rouages.

Rouages qui eux-mêmes pourront tomber entre les mains de n’importe quel groupe de pression, discret ou indiscret, qui n’aura comme objectif que la soumission des êtres constituants au désir du profit qu’ils en retireront. Tyrannie née de la synthèse entre le capitalisme sauvage et le communisme éthéré, contre laquelle il sera difficile de lutter, ce d’autant plus qu’au mépris de la défense européenne, s’institue sans le moindre avis des électeurs, une police de type bonapartiste dont l’objectif, et il ne faut pas se tromper, sera non pas la défense des biens et des personnes, mais la défense d’une pensée unique, si elle n’est contrôlée.

Que restera-t-il de la Liberté ? Rien et ses défenseurs se verront dans l’obligation de demander l’asile politique au seul Existant, qui, malgré certaines de ses lacunes, est toujours et restera toujours du fait de sa Constitution, le défenseur ultime de la Liberté, les États-Unis d’Amérique. États-Unis auxquels l’Europe ferait bien de se référer dans le cadre constitutionnel, afin de ne pas sombrer dans les léthargies de la dictature sauvage en laquelle lentement, mais sûrement, elle s’enlise. L’Histoire nous le dira.

© Vincent Thierry